Par
Reuters
Publié le
8 févr. 2017
Temps de lecture
3 minutes
Télécharger
Télécharger l'article
Imprimer
Taille du texte

Luxe : l'excédent commercial français a progressé de 1,1 milliard d'euros en 2016, à 20,4 milliards d'euros

Par
Reuters
Publié le
8 févr. 2017

Le déficit commercial de la France est reparti à la hausse l'an dernier après quatre années consécutives d'amélioration, la poursuite de la baisse de la facture énergétique n'ayant pas permis de compenser l'aggravation du déficit manufacturier. Le luxe est l'un des rares secteurs épargnés avec notamment une hausse de 4,5 % des exportations, à 45,3 milliards d'euros.


Louis Vuitton


Selon les données publiées mardi par les Douanes, le déficit commercial 2016 s'est établi à 48,1 milliards, contre 45,0 milliards un an plus tôt, même s'il reste inférieur de plus de 26 milliards d'euros à son record de 74,5 milliards d'euros de 2011.

« 2016 a été une année compliquée pour notre commerce extérieur », a souligné le secrétaire d'Etat au Commerce extérieur, Matthias Fekl.

Les exportations ont diminué de 0,6% en 2016 après leur progression de 4% un an plus tôt, et ce malgré une nette reprise au dernier trimestre, et les importations ont stagné (+0,1 % après +1,1 %).

La dégradation a notamment été alimentée par des facteurs conjoncturels ayant pénalisé des secteurs traditionnellement moteurs pour le commerce extérieur français, qu'il s'agisse des retards chez les fournisseurs ayant décalé les livraisons d'Airbus ou de la mauvaise saison agricole, avec une chute des ventes de céréales.

Le gouvernement reste donc loin de l'objectif qu'il s'était fixé en 2012 de ramener à zéro le déficit commercial hors énergie au terme du quinquennat.

Comme la balance commerciale, la balance des services s'est également fortement dégradée l'an dernier, son excédent diminuant de 8,4 milliards d'euros pour rester timidement dans le vert, à hauteur de 0,4 milliard d'euros.

Au total, en première estimation, la balance des biens et service (qui inclut également le négoce international) a affiché en 2016 un déficit de 27 milliards, soit près de 12 milliards de plus que l'année précédente.

« Près de 60 % de la dégradation de l'excédent des services s'explique par le repli marqué de l'excédent des voyages », a précisé Matthias Fekl, évoquant non seulement la baisse de la fréquentation internationale dans le sillage des attentats qui ont frappé la France ces derniers mois, mais aussi une augmentation des dépenses des Français à l'étranger.

Face à ces facteurs négatifs, le secrétaire d'Etat au Commerce extérieur a malgré tout souligné l'existence d'éléments rassurants, mettant notamment en avant des exportations quasiment stables (-0,6 %) dans un contexte de ralentissement du commerce international et de baisse de la demande.

Il a également évoqué la bonne orientation en 2016 des exportations de matériel militaire, qui ont atteint un montant record de 6,3 milliards d'euros (+18 % par rapport à 2015), ainsi que des filières du luxe, dont l'excédent à progressé de 1,1 milliard d'euros, à 20,4 milliards d'euros.

Autres points à mettre selon lui au crédit de la France: la quasi-stabilité du nombre d'entreprises exportatrices (-700, à 124.100) et le fait que la France maintienne « son rang de sixième exportateur mondial, y compris dans les années difficiles ».

Selon une étude publiée la semaine dernière par l'institut COE-Rexecode, la France a encore perdu des parts de marché à l'exportation l'an passé malgré l'amélioration de la compétitivité-coût de ses entreprises, dont les effets sur les échanges extérieurs tardent à se manifester.

© Thomson Reuters 2024 All rights reserved.