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14 avr. 2023
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LVMH rebondit en Asie et reste stable aux Etats-Unis au premier trimestre

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14 avr. 2023

LVMH poursuit sa course en 2023 avec 21,03 milliards d’euros de vente au premier trimestre. Le géant du luxe enregistre une hausse organique de 17%, similaire à la croissance organique de 2022, tandis qu’au quatrième trimestre 2022, elle n’avait crû que de 9%. Sur la période, ses ventes sont tirées surtout par le pôle mode & maroquinerie (+18% à 10,7 milliards) et celui de la distribution sélective (Sephora, etc.), qui s’envole de 30% (+28% à structure et taux de change comparables) à 3,9 milliards, grâce au fort rebond en Chine et dans le reste de l’Asie, alors que les ventes aux États-Unis continuent de rester stables.


Le pole mode & maroquinerie de LVMH a vu ses ventes exploser en Chine au premier trimestre - Louis Vuitton


"L’Asie connaît un rebond important faisant suite à la levée des restrictions sanitaires", note le groupe dans un communiqué. Avec la levée en fin d’année des mesures anti-Covid, la Chine affiche, en effet, un début de normalisation, qui sur les trois premiers mois a bénéficié notamment à la division mode & maroquinerie de LVMH. Le chiffre d’affaires du groupe en Asie (hors Japon) a augmenté de 14% entre janvier et mars 2023 par rapport à la même période un an plus tôt, représentant 36% du total de ses revenus. Au quatrième trimestre 2022, les ventes avaient reculé de 8% dans cette zone géographique, restant stables sur l’ensemble de l’année.

Lors d’une conférence téléphonique avec les analystes, le directeur financier Jean-Jacques Guiony s’est réjoui de cette notable reprise en Chine, qu'il a qualifiée "de bon augure pour le reste de l’année". Le constat est celui d’un retour à la normale avec le retour de la clientèle en magasin. Les dirigeants du groupe affichent leur optimisme quant à une forte progression des ventes en Chine pour 2023. En particulier pour la mode & maroquinerie et la joaillerie, alors que le secteur beauté reste sous pression dans ce pays, touché par l’activité d’un marché parallèle avec des cosmétiques revendus à des prix beaucoup plus bas.

"La fin des quarantaines obligatoires pour les voyageurs en Chine a permis le retour de touristes domestiques, augmentant le trafic dans les magasins DFS à Hong Kong et Macao", pointe Louise Deglise-Favre, analyste pour GlobalData. Les dépenses dans ses destinations ont augmenté plus fortement, mais leur contribution reste très inférieure par rapport aux dépenses réalisées en Chine continentale, nuance Bernstein.

Au-delà de la Chine, la Corée du sud ne cesse de grandir avec une forte demande en biens de luxe de la part des Coréens, mais aussi des touristes chinois. Au Japon également, LVMH a vu ses ventes exploser, tirées par les touristes et la clientèle locale. Elles ont bondi de 34% à taux de change et périmètre comparables sur les trois premiers mois de l’année.


Les ventes du groupe du 1er trimestre par zone géographique - LVMH


Les résultats enregistrés en Europe sur la même période sont tout aussi satisfaisants pour le groupe de Bernard Arnault, avec une hausse organique de 24%. "Les performances impressionnantes de l'Europe témoignent de la richesse des acheteurs de luxe locaux, ce qui les protègent face aux défis économiques, leur permettant de continuer à dépenser dans les produits de luxe, bien que la région souffre de taux d'inflation extrêmement élevés et de menaces de récession imminente", commente Louise Deglise-Favre.

Ces bons résultats en Asie et en Europe permettent à LVMH de compenser le ralentissement amorcé aux États-Unis depuis l’hiver dernier. Entre janvier et mars, ses ventes y progressent de 8% (en organique) par rapport à la même période un an plus tôt, soit une évolution quasi comparable à la croissance de 7% enregistrée lors du dernier trimestre 2022, alors que son chiffre d’affaires avait grimpé de 15% sur le marché américain sur l’ensemble de l'année dernière.

Les touristes américains ont continué en début d’année à effectuer leurs achats de luxe en Europe, bénéficiant d’un taux de change plus favorable. Parallèlement, la demande locale s’est réduite. C’est surtout Sephora, qui a brillé aux États-Unis contribuant à la hausse des ventes du groupe dans ce marché au premier trimestre, ainsi que les parfums et les montres, bien plus que mode et maroquinerie, dont les ventes ont ralenti;

Pas de quoi inquiéter LVMH, dont les dirigeants ont toutefois reconnu qu’il était difficile de faire des prévisions sur le marché du luxe américain.

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