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Marguerite Capelle
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26 févr. 2020
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Maison Margiela : les destructurations et superpositions subtiles de Galliano

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Marguerite Capelle
Publié le
26 févr. 2020

John Galliano a toujours été obsédé par les costumes, même si ces derniers temps, dans ses créations pour Maison Margiela, il se consacre surtout à les faire voler en éclats. Tout particulièrement quand c’est celui d’une bourgeoisie des plus respectables.



Maison Margiela - FW 2020 - Paris - Photo: Maison Margiela/Instagram


C’est vrai pour les hommes comme pour les femmes, et parfois simultanément. Dès le premier look de son défilé pour Margiela, présenté au Grand Palais à Paris un mercredi frisquet. Ce qui aurait pu être un manteau classique à la coupe masculine, était découpé pour révéler une robe transparente, portée sur une autre soyeuse – des coutures, du rembourrage, du crin et des points tous apparents. Une pure démonstration de mode artistique : comme l’essentiel de cette collection globalement excellente.

Galliano a proposé des superpositions tout du long, tout en légèreté et un doigté des plus subtils, suscitant ainsi toutes sortes de visions intrigantes – une véritable masterclass de coupes et de déstructurations réalisées avec un zèle obsessionnel. Des manteaux de brigadiers avec une seule manche gigot à la robe en dentelle façon Eliza Doolittle, qui semblait s’entremêler avec un trench floral, lui-même en décomposition. Même les chaussettes en laine semblaient s’effilocher, dans une collection que le programme de Galliano présentait comme « la technique du travail en chantier ».


Maison Margiela - FW 2020 - Paris - Photo: Maison Margiela/Instagram


L’atmosphère, pleine d’énergie mais aussi raffinée, était soutenue par une excellente palette de couleurs – des roses poudrés, des oranges, lilas et saumons. Le créateur anglais a également travaillé les codes de la maison, avec un sens commercial manifeste. Comme avec ces bottines à bouts fendus que le créateur a popularisées, reprises cette fois dans de nouveaux mocassins à orteils séparés, qui seront diffusés largement dans le réseau mondial de distribution de Margiela.

Parce que c’était un défilé Galliano, il fallait une pointe de malice stylistique et cette saison, John a proposé plusieurs moments assez perturbants : pour le final, une série de dandies dérangés, dans de majestueux manteaux, avec des revers de trente centimètres de large, agrémentés de ceintures et complétés par des casquettes de trappeurs d’Alaska ou d’énormes chapeaux à creux symétriques des Montagnes Rocheuses. Les Canadiens aiment dire que la police montée attrape toujours son homme. On peut dire la même chose de Maison Margiela aujourd’hui.
 

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