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Paul Kaplan
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3 juil. 2019
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Maison Margiela Artisanal : le charisme unique d'une couture nomade

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Paul Kaplan
Publié le
3 juil. 2019

A en juger par sa dernière collection, le choix de sa bande-son ou ses projections lumineuses, John Galliano est d'humeur songeuse. Son défilé couture pour Maison Margiela reflétait cet état d'esprit particulier.

Maison Margiela Artisanal - Haute Couture - Paris - Photo : Maison Margiela


Le public convié à découvrir la présentation de Maison Margiela Artisanal, la ligne haute couture de la maison d'avant-garde, est resté debout patiemment en attendant le début du show, qui avait 45 minutes de retard. Passons. Face aux invités, un long mur blanc éclaboussé de projections vidéo du corps humain, agrandi cinq ou six fois. L'ambiance plutôt sombre qui régnait sur le quartier général de la marque, dans la très animée rue Saint-Maur, était accentuée par les voix pleines de regrets et de désir de Jacques Brel (« Ne me quitte pas ») et de Barbara (« L'Aigle noir »).
 
Tandis que le volume de la musique baissait peu à peu, les mannequins ont fait leur entrée sur le podium, dandys décadents aux vêtements délicieusement déconstruits, à la manière du grand créateur belge qui a donné son nom à la marque parisienne aujourd'hui pilotée par un couturier britannique.

Un défilé mixte en forme de traité de morphologie du vêtement. Pour les garçons : des smokings-tuniques munis de porte-jarretelles, des pulls d'étudiants anglais portés par des sosies élégants d'Edouard aux mains d'argent, avec bretelles et bottes en cuir verni, des blazers à découpes avec col châle en crêpe.


Maison Margiela Artisanal - Haute Couture - Paris - Photo : FashionNetwork.com


Pour les filles, d'amples manteaux militaires aux épaules démesurées, des robes-bustiers sado-maso aux faux airs de fleurs à peine écloses ou des crinolines qui semblaient coupées dans un celluloïd abstrait ; les mannequins qui les portaient avaient les bras peints pour s'accorder aux motifs des pièces.
 
Le thème du pochoir était récurrent tout au long de la collection, depuis les cabans et les trench-coats des garçons jusqu'aux vestes longues et aux pardessus en peau de serpent noire des filles.
 
John Galliano, comme à son habitude, n'a pas salué à la fin du défilé.
 
« L'évolution des facettes de la coupe nomade » : ainsi décrivait-il les intentions de ce dernier défilé, véritable élixir de cette mode survoltée qui caractérise le travail de John Galliano chez Margiela.

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