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Paul Kaplan
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28 févr. 2018
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Maison Margiela : des pompiers qui sentent le soufre

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Paul Kaplan
Publié le
28 févr. 2018

On doit bien le reconnaître, l'imagination débridée de John Galliano ne s'est jamais tarie. Son dernier défilé prêt-à-porter pour Maison Margiela reprenait les idées fortes de sa collection couture pour la ligne Artisanal, présentée en janvier dernier : notamment des tissus à effet holographique du meilleur... effet. Mais si les tenues haute couture nécessitaient une lumière spéciale pour être appréciées à leur juste valeur, les looks métalliques du prêt-à-porter offraient une profondeur tridimensionnelle fantastique en pleine lumière.


Maison Margiela - Automne-hiver 2018 - Prêt-à-porter féminin - Paris - Photo: Maison Margiela


Le créateur britannique les a utilisés sur des coupes gigantesques : d'énormes manteaux de pompier et des parkas géantes - ces rêves de polyuréthane avaient pour finition des franges de cowboy et des bandes de tulle. John Galliano a même mis en cage un de ses trench-coats dans le squelette d'un perfecto en cuir, lui donnant une allure sado-maso qui témoigne de l'esprit toujours légèrement pervers du créateur.

Le 11e arrondissement de Paris, où Maison Margiela a son quartier général, continue d'influencer la créativité de John Galliano, de plus en plus attiré par le style urbain. Chaque mannequin portait de massives sneakers en cuir blanc ou en surface holographique argentée - dont la forme rappelait les modèles vintage de Reebok -, dotées de détails empruntés à l'équipement d'escalade. Justement, le modèle phare de la collection s'appelle « Security Margiela Sneaker ».

Il y avait aussi quelque chose de celtique dans cette présentation : des manteaux en tweed anglais qui se transformaient en manches tricotées en point d'Aran, des pulls irlandais coupés dans le biais, portés comme d'énormes écharpes.
 

Maison Margiela automne-hiver 2018/19 - Maison Margiela


Comme pour chaque défilé depuis qu'il est arrivé chez Margiela, John Galliano n'a pas salué, marque de respect envers la tradition instaurée par Martin Margiela, le discret fondateur de la marque. C'est fort dommage, car nous regrettons les fameux saluts du créateur, habillé tantôt comme un maréchal d'Empire ébouriffé, tantôt comme un boxeur américain des années 1940.

On ne peut donc qu'imaginer quel aurait été son accoutrement après ce défilé. Pourquoi pas un déguisement de Steve McQueen époque Tour Infernale ou de Clint Eastwood dans La Sanction ?

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