Publié le
18 juin 2013
Temps de lecture
3 minutes
Télécharger
Télécharger l'article
Imprimer
Taille du texte

Mario Boselli croit plus que jamais en la Chine

Publié le
18 juin 2013

Mario Boselli, le président de la Chambre syndicale de la mode italienne, a beau avoir été distingué par la Chine en étant le premier Italien membre de la chambre de commerce chinoise, il entend rester lucide et vigilant sur les comportements de ses nouveaux "amis". Lors de deux conférences, il s’est exprimé sur les relations des marques occidentales, et bien sûr au premier chef européennes, avec la Chine.

Mario Boselli (photo Ansa)


A un sommet du luxe, il s’est inquiété de "l’usurpation des marques italiennes en Chine" selon l'agence IGN. Le phénomène, a expliqué Mario Boselli, est différent de la contrefaçon car, dans ce cas, il s'agit de pré-enregistrement de noms de marques italiennes avant même leur arrivée en Chine, ce qui entraîne une situation paradoxale dans laquelle les entreprises italiennes, bien que légitimes propriétaires de la marque, sont incapables de vendre leurs produits parce qu'elles sont accusées de détournement de la marque, entraînant des sanctions de la part des autorités chinoises.

"Ma dernière mission à Pékin, a dit le président de la Chambre de la mode, avait pour objectif la défense des entreprises italiennes contre ce phénomène." Et de citer trois exemples de griffes, en l’occurrence Costume National, Iceberg et DSquared, qui en ont été victimes. Mario Boselli a d’ailleurs précisé que les rapports reçus à la Chambre de la mode sur ce sujet se multiplient.

Après ses entretiens en Chine, l'homme d'affaires a pris rendez-vous pour évoquer cette question avec Bruxelles. "En juillet, je dois rencontrer la direction générale de Rupert Schlegelmilch, en charge du commerce à la Commission européenne. Nous allons discuter de la nécessité d'introduire des mesures en Asie pour contrer ce fléau", a-t-il conclu.

Pour autant, Mario Boselli se satisfait évidemment, et qui ne le serait pas par les temps qui courent, que les griffes italiennes cherchent en masse à vendre sur le marché chinois. Mais, là aussi, le président de la Chambre a mis en garde en marge d’une conférence Perspectives Mode 3.0 qui s’est tenue le 12 juin dernier, selon des propos rapportés par l'agence Ansa.

"Bien que, jusqu'à il y a deux ans, la croissance du marché mondial dans le secteur du luxe ait enregistré des croissances à deux chiffres et désormais à seulement environ 8%, a-t-il souligné, cela ne signifie pas que le marché ne soit plus aussi intéressant. Les années à venir vont voir l'arrivée d'une nouvelle vague de consommateurs chinois de la campagne vers les villes, non seulement dans les quatre capitales actuelles de shopping, mais dans environ 150 autres".

D'après lui, ils vont commencer à consommer des produits chinois "parce que maintenant ils ont appris à très bien produire grâce à nous et à notre savoir-faire transféré dans ces années. Et ensuite, ces mêmes consommateurs viendront au haut de gamme et au luxe. Et, tandis que la Chine continuera à produire en grandes quantités, nous pourrons préserver ainsi nos petites séries".

Néanmoins, Mario Boselli a insisté sur les conditions de la réussite: "La concurrence avec la Chine nous oblige à être à l'avant-garde du point de vue technologique, parce que dans un monde qui est de plus en plus globalisé et compétitif, nous devons être très bons, et continuer à mixer créativité et technologie."

Il espère qu’il n’y aura pas rattrapage de sitôt entre les Occidentaux et les Chinois sur ce sujet. Mais seulement, cela implique de garder plusieurs longueurs d’avance. "Tradition, innovation et rapidité sont les maîtres mots. (...) Parce que, aujourd'hui, ne pas réagir aux besoins du marché ne mène nulle part, prévient-il, dans la mesure notamment où toutes les techniques de la technologie numérique dans la mode vont dans ce sens."

FashionMag Italie

Tous droits de reproduction et de représentation réservés.
© 2024 FashionNetwork.com