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9 juil. 2014
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Marque France : Fleur Pellerin initie une "French Tech" de la création 

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9 juil. 2014

Le secrétariat d’Etat au Commerce extérieur a choisi le salon Who’s Next pour réunir les représentants de tous les secteurs créatifs, de la mode au cinéma. L’objectif est de développer une stratégie concertée de développement à l’international. FashionMag a pu assister à ces échanges. Première étape d’un retour de la "marque France" ?

Représentants ministériels et dirigeants de l'industrie créative et culturelle française, réunis le 7 juillet sur le salon Who's Next - Photo : Matthieu Guinebault


"L’idée est bien de relancer le principe", a expliqué aux participants Cyril Pierre, directeur de cabinet de Fleur Pellerin, qui n'a finalement pas pu mener elle-même les discussions. Ce dernier évoque une possible identification commune, reprenant en partie le modèle de la French Tech, cette communauté numérique fédérant les acteurs français du numérique opérant à l’export.  Un label, une marque, pour maximiser l’impact tricolore dans le monde, et qui pourrait s’appliquer à d'autres secteurs. Ainsi, nombreux étaient les secteurs représentés autour de la table.

Etaient ainsi rassemblés la Fédération du Prêt-à-Porter, le Comité Colbert, UbiFrance, l’IFCIC, mais aussi StudioCanal, Netflix, Universal, TV5Monde, TV France International et Film France. Sans oublier l’Institut Français, l’Institut Supérieur des Métiers, Reed Expo, ou encore Philippe Ferrandis.

Une liste de participants qui sonne comme l’ébauche d’une ligue de la création culturelle française (au sens large), prête à conquérir le monde. Pour peu qu’un consensus émerge sur le plan de bataille à adopter. Sur la forme, l’une des idées est qu’un film français diffusé à l’étranger encouragera le tourisme tricolore, et donc la consommation des marques françaises, dans l’Hexagone comme à l’étranger. Sur le fond, le projet va d’abord devoir surmonter le manque de communication entre les milieux créatifs.

Nomination d’un "fédérateur"

En juin 2013, était lancée une consultation autour de la Marque France. Une initiative visant à soutenir et accélérer les exportations de biens et services tricolores. Un an plus tard, difficile de savoir où en est la fameuse entité : le site dédié évoque toujours le lancement de la consultation, en janvier 2013. Pire, la page d’accueil affiche encore les quatre ministres alors concernés. Or, avec le remaniement de mars dernier, les cartes ont été redistribuées. Et le ministère du Commerce extérieur dépend désormais des Affaires étrangères et non plus des Finances.

Faut-il donc voir dans ce rendez-vous le premier pas d’un transfert de la "Marque France" de Bercy vers le quai d’Orsay ? Dans l’entourage de Fleur Pellerin, on se contente d’indiquer que cette mise en réseau s’inscrit dans la lignée de travaux de réflexion sur la "marque France", par nature interministériels.

Première étape concrète de cette French Tech de la création : la nomination dans les prochains jours d’un "fédérateur" qui servira de relais entre les différents acteurs. Une personnalité qui ne sera pas là pour diriger, mais pour fédérer et être l’interlocuteur de cette future "structure légère" auprès de Fleur Pellerin. 

"Faire fi de nos egos"

"Il manque un calendrier où l’on pourrait, que l’on soit dans la mode, la musique ou autre, indiquer où et quand nous menons des opérations", pour Xavier Clergerie, co-fondateur de Who’s Next. "Cela permettrait d’initier des actions concertées. Et il serait bien d’avoir un médiateur, pour animer et coordonner cet ensemble".

"Moi, mes premiers médias s’appellent Youtube et Facebook", indique  Pascal Nègre, PDG d’Universal Music France, s’étonnant que le digital ne soit pas abordé. "Faire des événements, c’est limité dans le lieu et le temps. Alors que sur Internet, vous cumulez des milliers de followers, vous créez du buzz. Il y a une vraie révolution à faire sur vos marchés culturels. Surtout que, en plus, on a une ministre qui s’y connait en digital (Fleur Pellerin était précédemment ministre de l’Economie numérique, NDLR) ».

"Il faut que nous soyons des influenceurs" pour un représentant d’Atout France, qui donne l’exemple de la Chine, plusieurs fois évoquée au cours du rendez-vous. "Nous avons embauché à Pékin quelqu’un que nous avons identifié comme un vrai influenceur. Il faut trouver sur les marchés cibles ces personnes en capacité de faire le buzz".

"Est-on capable tous ensemble de faire fi de nos egos et de porter un désir de France : voilà la question" pour Eric Elghozi, conseiller en relations internationales. "Pour que cela fonctionne, il faut que l’on rebondisse les uns sur les autres".

"Il s’agit de la première fois que nous sommes associés aux responsables du monde de la culture", se félicite d’ores et déjà Elisabeth Ponsolle des Portes, déléguée général du Comité Colbert. "Or, en Europe, cela fait longtemps que nous sommes associés à cet univers. Le luxe français est l'héritier de l’art décoratif. Nous sommes donc venus dire notre disponibilité pour une initiative de cette envergure".

 

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