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Maxime Leroy et "Haute Voltige" font planer les visiteurs du musée Paul-Dupuy à Toulouse

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15 mai 2023

Toulouse se pare de plumes avec l’exposition Haute Voltige. Des œuvres du plumassier Maxime Leroy seront visibles au musée des Arts Précieux Paul-Dupuy du 24 mai au 12 novembre 2023. Il s’agit de la première exposition après des travaux dans le musée, situé au 13, rue de la Pleau, et de la première rétrospective nationale du travail de Maxime Leroy. Les visiteurs se laisseront porter au gré des pièces d’exception créées pour l’occasion par l’artisan d’art, ou prêtées par les maisons de haute couture Dior, Jean Paul Gaultier ou Hermès.


Portrait de Maxime Leroy - Maison Février


La première salle est dédiée à l'art et au mobilier, tandis que la salle 2 est investie par des pièces de haute couture et autres pièces d'exception. Parmi elles, deux sont prêtées par la griffe Jean Paul Gautier. L'une est un manteau remplumé façon léopard, l'autre est un top vert, remplumé façon jacquard. Elles sont tirées du défilé automne 2016.

Quatre paires de souliers de Sacco Baret, la marque de Maxime Leroy, sont exposées. Elles font parties de la collection "Made-To-Order", et sont décorées de plumes brodées, tressées ou remplumées. Hermès a aussi joué le jeu en prêtant deux mini selles en plumes, l'une blanche, l'autre bleu ciel.

Dans la salle 3, le travail de la plume du peuple indigène brésilien Kayapo, célèbre pour ses coiffes, est présenté. Enfin, les salles 4 et 5 sont allouées à d'autres artistes, le sculpteur Francis Benincà et son Nid, et le duo Scenocosme et son nuage, Vibrisses.

Une carrière remplumée



Comme la queue d'un paon, la carrière de Maxime Leroy ne cesse de se déployer. En 2013, il fonde l’atelier de plumasserie M. Marceau, "pour sensibiliser une nouvelle génération à cet art en voie d’extinction, tout en développant une approche très personnelle de ce métier, avec des créations graphiques et contemporaines", explique-t-il dans un communiqué. Il multiplie les expériences dans la haute couture et dans les arts décoratifs. Ainsi, il a travaillé avec des maisons telles que Chanel, Givenchy, Jean Paul Gaultier et Louis Vuitton.

Le lauréat 2017 du Prix de la Jeune Création Métiers d'Art (par Ateliers d'Art de France) est le cofondateur de la marque de luxe Sacco Baret, qui propose des pièces de maroquinerie, des broches, des parures et des chaussures. Inutile de préciser que tous les produits incluent l’usage de la plume. 

Depuis 2018, Maxime Leroy occupe le poste de directeur artistique créatif de la maison de plumasserie Maison Février. Fournisseur historique du Moulin Rouge, Maison Février a été fondée en 1929. Aujourd’hui encore, la maison est en charge de la création, de l’entretien et de la restauration des costumes en plumes pour le Moulin Rouge. Près de 300 costumes sont utilisés quotidiennement sur la scène du cabaret, et 3.000 mètres de boas de plumes sont fabriqués à la main chaque année pour la revue "Féerie".


Plumes de perroquet - Maison Février



Parmi toutes ses étiquettes, Maxime Leroy est aussi professeur en plumasserie. Il enseigne son art au lycée professionnel Octave Feuillet, situé dans le XVIe arrondissement de Paris. Il y est lui-même passé pour obtenir un CAP Plumasserie en 2009-2010.

Galaxie d’expositions



Tout autour de Haute Voltige s’articuleront d’autres expositions. Le Nid est une œuvre réalisée par du sculpteur Francis Benincà. Ses principaux travaux sont constitués de tiges, assemblées de manière à former des exosquelettes légers et solides. Le Nid (2023) est une construction faite d’acier et de plumes d’autruche. Francis Benincà souhaite rendre hommage aux oiseaux, fruits de millions d’années d’évolution, aujourd’hui menacés par l’activité humaine.

À ses côtés, le duo Scenocosme présente Vibrisses, une œuvre créée en 2022. Grégory Lasserre et Anaïs Met Den Ancxt ont inventé un nuage interactif, sonore et lumineux, constitué d’un grand nombre de plumes. Il forme un microclimat symbolique de relations entre le corps, le ciel et l’animal, que les visiteurs pourront explorer et même effleurer. Axées sur l’utilisation de diverses technologies, les productions de Scenocosme sont exposées un peu partout dans le monde.

Les photographes Rip Hopkins et Julien Magre exposeront leurs photographies sur l’univers de la plume. Le premier, né en Angleterre, propose un travail hybride, “à la frontière entre photographie documentaire et expression artistique”. Pour sa série intitulée "Plumassiers", il a visité les élevages de nandous et d’autruches d’Afrique du Sud et du Nouveau-Mexique. Ou, plus loin dans le processus de production de la plume, les ateliers de fabrication des imposantes coiffes des “Gilles” du carnaval belge de Binche. Julien Magre, lui, exposera trente-six tirages, mises en scène poétiques, réunies sous le nom de Plumes. Ses clichés, en noir et blanc, laissent les yeux se diriger vers des plumes aux teintes bleues.

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