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Marguerite Capelle
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16 févr. 2023
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Michael Kors sous l’influence de Gloria Steinem, pour le dernier jour de la Fashion Week de New York

Traduit par
Marguerite Capelle
Publié le
16 févr. 2023

Il faut bien le dire, il y a influenceuses et influenceuses : et c'était particulièrement vrai chez Michael Kors, qui a présenté mercredi matin une collection chic et bohème, à l’occasion du dernier grand défilé de la Fashion Week de New York.
 
Une collection qui s’inspirait de la vision que Michael se fait d’une véritable influenceuse, ce qui pour lui se traduit par « icône éternelle », femme accomplie et distinguée, et pas star d’Instagram. Exactement comme Gloria Steinem, la célèbre militante féministe, qui se trouvait au premier rang. Beaucoup de mannequins arboraient la version Michael Kors de la célèbre ceinture-harnais taille basse et multi-boucles devenue l’emblème de Gloria Steinem : elle se décline sur des mailles côtelées, des pantalons évasés et des mini-jupes culottées.


Michael Kors - Automne-Hiver2023 - 2024 - Prêt-à-porter féminin- Etats-Unis - New York - © ImaxTree

 
Le défilé avait lieu dans un espace intégralement vitré, à l’intersection du Meatpacking District et de l’Hudson River, à quelques encablures au nord de Greenwich Village. Des centaines de fans tendaient le cou pour tenter d’apercevoir les VIPs et les stars présentes à l’intérieur. La nouveauté phare de cette collection, c’était les proportions rallongées. Des manteaux jusqu’aux chevilles, portés avec des mini-jupes et des bottines, ou des robes du soir moulantes. Comme Gloria, Michael ne fait pas dans le féminisme mal fagoté.

Et ses adeptes du premier rang non plus, d’ailleurs, avec notamment cette saison Kate Hudson, Katie Holmes et Mindy Kaling. Tout près se trouvaient la Gouverneure de New York Kathy Hochul, dont la présence est devenue récurrente lors des grands défilés à Manhattan, Lea Michele, Ellen Pompeo et Isabelle Adjani, ainsi que Beatrice ​Grannò. Cette dernière arborait un manteau pied-de-poule, le visage intégralement dissimulé derrière ses anglaises.

« Pour cette collection, j’ai vraiment réfléchi à tout ce qui m’a influencé dans ma jeunesse dans les années 1970, les femmes qui m’ont marqué, les quartiers, et ce mélange de glamour citadin et de bohème que je trouvais alors à Greenwich Village », expliquait le créateur.

Des robes moulantes bobo chic sont fendues sous la taille, pour mieux dévoiler les jambes, tandis que les décolletés sont plongeants. Du monochrome à l’extrême, pas un seul imprimé en vue, et la star de la collection était cette cape spectaculaire en cachemire crème double-face, portée sur des robes, jupes et shorts tout en gambettes.

La moitié des tenues sont lacérées, fendues, des jupes aux robes et écharpes léopard grises, très cool. Des minirobes à maxi franges sont complétées par des bottines en lézard. Michael propose aussi des tailleurs masculins mais sensuels, avec épaulettes, qu’il présente sans chemise, juste un médaillon ici et là. Sa palette est vaste, graphite, chocolat et noisette, lie-de-vin, framboise et vert forêt.


Michael Kors - Automne-Hiver2023 - 2024 - Prêt-à-porter féminin - Etats-Unis - New York - © ImaxTree


Pour une soirée plus branchée, la fille Kors sortira cet automne en robe à paillettes, mais à découpes, pour dévoiler un max de peau. Il est vrai que Gloria Steinem se fit un nom dans le journalisme en se faisant embaucher comme « bunny » chez Playboy, et en écrivant un long reportage sur son expérience et sur l’exploitation des femmes en général : « A Bunny’s Tale », paru dans Esquire en 1963.

Lors d’une conférence de presse en amont du défilé, Michael Kors avait dévoilé un mood board où figuraient, outre Steinem, d’autres stars des années 1960 et 1970 : Jane Fonda, Aretha Franklin, Yoko Ono et Cicely Tyson.

Le rythme du défilé était soutenu, avec une dimension grandiose apportée par un orchestre accompagnant en live des chansons enregistrées comme Somebody to Love de Jefferson Airplane, hymne mythique de la contreculture rebelle des années soixante. Ou encore Go Your Own Way de  Fleetwood Mac, qui conférait juste ce qu’il fallait d’optimisme au casting de haute volée. Il y avait notamment la star italienne des podiums Vittoria Ceretti pour ouvrir le bal, accompagnée avec talent par Irina Shayk, Amber Valletta, Liya Kebede et Adut Akech.

La semaine dernière, les parts de Capri Holdings – propriétaire de la marque Kors – ont dégringolé de 24%, quand l’entreprise a revu à la baisse ses prévisions annuelles de bénéfices, annonçant des perspectives assez sombres pour 2024 et invoquant un ralentissement de la demande de sacs à main et vêtements de luxe de la part des grands magasins.

Mais aujourd’hui, Michael Kors était d’humeur festive. Après le défilé, il a marqué le coup avec un déjeuner réservé aux dames et aux rédacteurs de mode au restaurant Waverly, tandis que ses « influenceuses » s’installaient au jardin, dehors.
 

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