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Milan : en marge de la Fashion Week, de jeunes stylistes cherchent à se faire connaître

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AFP
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20 févr. 2014

MILAN, 20 fév 2014 (AFP) - Alors que les grands noms de la mode italienne ont envahi les passerelles de Milan (nord) pour les défilés de prêt-à-porter féminin de l'automne prochain, de jeunes stylistes, sélectionnés dans le monde entier par le magazine Vogue Italia, profitent de ce tremplin unique pour se faire connaître.

A l'image du maire de Florence (centre) Matteo Renzi, qui deviendra samedi à 39 ans le plus jeune Premier ministre de l'Union européenne, ces jeunes talents ont bien l'intention de prendre le pouvoir et de se tailler une place aux côtés des plus grands.

"Les choses sont vraiment en train de changer", a confié à l'AFP la directrice éditoriale de Vogue Italia, Franca Sozzani, pendant un défilé où 11 jeunes couturiers ont présenté leur travail.

Milan produit un "grand nombre de jeunes stylistes", assure la journaliste tout en jetant un oeil aux collections présentées lors de ce show, co-parrainé par le site de shopping en ligne TheCorner.com.

Une initiative saluée par la nouvelle présidente de la Chambre nationale de la mode, la Britannique Jane Reeve, qui, dans un entretien à l'AFP mercredi, soulignait vouloir "faire plus de place aux jeunes, travailler sur le calendrier".

Lors de la soirée de lancement de la Fashion week milanaise, ces jeunes stylistes ont côtoyé leurs illustres aînés: la directrice artistique de Gucci, Frida Giannini, mais également Donatella Versace et Angela Missoni. De quoi leur donner des idées.

"Etre présente ici à la semaine de la mode de Milan, c'est vraiment un grand coup de pouce, c'est un super endroit pour montrer mon talent, et pour celui des autres aussi", affirme à l'AFP Wadha Al-Hajri, originaire du Qatar, coiffée du voile traditionnel musulman.

Ses jupes, ornées de moucharabiehs et de yeux "talisman", sont inspirées par son héritage arabe et sa passion pour l'architecture.

Autre talent sélectionné par le magazine de mode, Phyllis Taylor, une Britannique dont les parents sont originaires du Ghana, a dessiné une collection très colorée, dont les robes sont faites de tissus traditionnels africains, le fameux "wax".

"Des initiatives comme celles-ci sont vraiment dingues", confie la jeune femme, qui s'est choisi comme nom de marque "Sika" (argent), le surnom donné à sa mère par les membres de sa famille au Ghana parce qu'elle leur envoyait de l'argent depuis la Grande-Bretagne.

Ce projet "nous aide à avoir confiance et à prendre conscience que nous faisons du bon travail et que nous devons continuer".

"Quand j'ai commencé, c'était difficile. Rien de tout cela n'existait sur le marché. Les gens ne comprenaient vraiment pas ce que je faisais", confie la jeune Britannique qui dessine elle-même ses motifs et fait tout produire au Ghana.

Mais à présent, ajoute-t-elle, "saison après saison, ces imprimés sont en train de devenir beaucoup plus courants dans les collections".

"J'ai pensé que plutôt que de prendre le tissu et de produire en Italie ou à Londres, cela avait un sens, et disons aussi un sens éthique, de produire au Ghana", explique-t-elle.

Quatre des 65 podiums prévus durant la semaine de la mode milanaise sont consacrés aux stylistes dont c'est la première collection. Parmi eux, Martina Cella et Daniele Vigiani sont des élèves du prestigieux Institut Marangoni.

L'école, située au coeur du quartier de la mode de la capitale lombarde, attire de très nombreux étudiants étrangers, en particulier originaires d'Asie.

"En 10 ans il s'est passé énormément de choses" grâce au +Vogue Talents+", souligne, enthousiaste, Franca Sozzani: "Nicholas Kirkwood, par exemple, qui a été racheté par LVMH, est anglais et a commencé ici !".

Par Laure BRUMONT

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