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26 juin 2012
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Milan : une fashion week masculine en demi-teinte

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26 juin 2012

A l’exception de quelques grands noms de la mode, les 76 collections de prêt-à-porter masculin pour le printemps-été 2013, présentées à Milan du 23 au 26 juin, dont 41 sur les podiums, n’ont guère mobilisé les foules. Et plusieurs shows ont affiché un parterre plutôt dégarni. La Camera della Moda a beau afficher la satisfaction dans son communiqué de clôture, de toute évidence, les acheteurs ont limité leur présence à Milan, surtout les détaillants italiens. « Il y a eu une grande sélection parmi les acheteurs italiens, qui ont diminué de moitié. Mais pas du côté étranger. Dans l’ensemble, il y avait néanmoins une atmosphère positive. Nous avons constaté parmi les collections proposées une envie de positivité », indique Maurizio Purificato de la boutique milanaise Antonia Uomo.

Beppe Angiolini, le président de la Chambre italienne des acheteurs, n’est pas du même avis. «Les principaux acheteurs italiens étaient là », affirme-t-il, tout en reconnaissant les difficultés du moment. « C’est une période particulière. Je ne dis pas que l’atmosphère est tendue, mais les détaillants sont bien conscients qu’il y a moins de personnes qui entrent dans leurs boutiques. Il y a moins d’intérêt pour la mode et cela est préoccupant. Mais les entreprises de mode ont fait des efforts. Elles ont investi et le niveau est à la hauteur des saisons passées. »


Neil Barrett printemps-été 2013 (Photo PixelFormula)


Pour certains détaillants italiens de la province, l’impact est particulièrement dur, comme en témoigne Federico Cilli, titulaire de la boutique Felù (homme et femme) de Pescara dans la région des Abruzzes : « Les ventes de cette saison estivale ont été un désastre. Il y a une grande peur et une grande souffrance, note-t-il. Nous sommes venus à Milan pour y voir plus clair et capter un signal. Mais cela n’a rien donné de concret. Tout est confus. Côté défilés, les trois quarts des personnes présentes sont des journalistes, quant aux salons, nous sommes allés à White le dernier jour, lundi, et il n’y avait personne ! »

Les acheteurs étrangers affichaient de leur côté un plus grand enthousiasme, comme Ichiro Matsui des grands magasins japonais Daimaru Matsuzakaya. « Je trouve que les collections milanaises sont beaucoup plus créatives qu’avant. J’ai adoré en particulier le show de Prada et celui de Versace ». « Les clients de la mode homme restent très centrés sur les grands noms de la mode. Ils n’aiment pas trop les nouveautés. Et ils achètent surtout des chaussures », constate Alejandro Gutiérrez, acheteur pour la boutique espagnole Elite située à Puerto Banus près de Marbella. Ce dernier, qui capte la riche clientèle internationale, ne se plaint pas. Il est venu aux défilés de Milan pour se faire une idée « du total look et de l’image des griffes » ainsi qu’au salon White, en quête de nouveautés. Il sera bien sûr à Paris où, selon lui, « les marques prennent beaucoup plus de risques sur l’homme. »

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