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Mim : les salariés fixés sur leur sort le 28 mars

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21 mars 2017

L’attente se prolonge pour les 1 580 employés de l’enseigne Mim. Le tribunal de commerce de Bobigny, qui examinait le 21 mars les six offres de reprise, totales et partielles, de la marque de mode féminine, rendra son verdict le mardi 28 mars à 14h. Et ne devrait cette fois pas reporter sa décision, la trésorerie de la société s’amenuisant considérablement.


Mim/Facebook


Au lieu de délivrer sa décision, le tribunal avait décidé le 6 mars dernier qu’il rouvrirait les débats en date du 21 mars, afin de laisser davantage de temps aux potentiels repreneurs pour améliorer leur dossier. Cela concerne notamment Clementy, qui n’avait pas donné assez de garanties financières lors de la première audience. Il semblerait que ce fonds créé en 2016 par les familles Diaghilev et Bower, qui se propose de relancer Mim en gardant son positionnement de mode à bas prix ciblant les femmes de 18 à 40 ans, n’ait, selon nos informations, toujours pas prouvé sa solidité en termes de cash. « Nous sommes certains que notre offre qui sauve 92 % des emplois, qui a le soutien du CE et de plusieurs acteurs de la procédure, est de loin la meilleure. Nous attendons avec sérénité, en espérant que le bon sens l'emportera », livre le porte-parole de Clementy, contacté par FashionNetwork.

Les deux autres offres globales, l’une déposée par HTCI et l’autre formulée par l’actuel fournisseur de Mim, Nicolas Cohen, n’ont pas eu la faveur du comité d’entreprise et auraient été jugées irrecevables par le tribunal. Nicolas Cohen, devenu fournisseur exclusif de l’enseigne par le biais de sa société AGT suite au rachat de Mim par Main Asia en 2014, est même jugé « responsable de la situation, car il pratiquait des marges deux fois plus élevées », selon une affirmation de l'avocate des salariés, Justine Candat, du cabinet LBBA, à l'AFP. En outre, il est membre de la direction, ce qui le place dans une situation de « conflit d'intérêts ».

L’offre de Clementy n’ayant pas convaincu de façon nette le tribunal de commerce de Bobigny, la liquidation judiciaire de Mim est donc toujours envisageable. Si celle-ci est prononcée, une des offres partielles sera retenue. Dans ce cadre, celle qui tient la corde est formulée par l’enseigne suisse Tally Weijl, qui reprendrait 69 magasins sur 270, couplée à celle d’Etam, qui a jeté son dévolu sur deux adresses Mim. Ce choix conduirait au licenciement massif de 700 à 800 personnes.

En redressement judiciaire depuis novembre 2016, la chaîne d'habillement créée en 1976 par Emile et Charles Amzallag totalise de 270 points de vente opérés en propre et a réalisé un chiffre d'affaires de 183,7 millions d'euros en 2015 (contre 206 millions l'année précédente). Selon l’AFP, au cours de l'exercice 2016, elle a accusé une perte de 9 millions d'euros (pour un chiffre d'affaires de 150 millions d'euros) et cumule une dette s’élevant à 60 millions d'euros.

Marion Deslandes, avec AFP

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