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Mode à Milan: richesse des matières d'un côté, look épuré de l'autre

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25 sept. 2011

MILAN (Italie), 24 sept 2011 (AFP) - En ce quatrième jour des collections de prêt-à-porter pour l'été prochain, les couturiers se sont partagés en deux écoles, certains tels Bottega Veneta et Just Cavalli mettant en avant le travail sur les étoffes, d'autres comme Jil Sander et Emporio Armani privilégiant les coupes simples et le blanc.

Avec Bottega Veneta, Tomas Maier poursuit son exploration dans les matières, qu'il mélange, superpose et stratifie pour aboutir à des textures toujours plus inédites. Ainsi des plissures origami de différentes tailles, agencées avec des broderies de perles baguettes, créent un effet tridimensionnel sur une robe au reflets violacés. Des petits carrés multicolores composent une mosaïque scintillante, tandis qu'un jeans teint au spray dans des vernis rouge et violet se confond avec du cuir.


Détail du défilé Salvatore Ferragamo printemps-été 2012. Photo : AFP/Filippo Monteforte.

Ailleurs, les fils rouge-orangés d'une trame en jacquard se prolongent le long d'une robe pour se rejoindre et se recomposer dans des tressages savants, tandis que des morceaux de PVC transparent plaqués sur une robe en gabardine lui donnent un aspect plus rigide et luisant.

De son côté, pour sa deuxième ligne Just Cavalli, Roberto Cavalli joue sur les superpositions de voiles et de soies aux imprimés animaliers, avec le serpent en vedette. Brodé dans le col d'une robe en daim avec sa tête pointant sur le nombril, en cravate ou enroulé autour de la taille en ceinture, il est partout.

La peau de serpent se multiplie imprimée sur les vêtements, en particulier sur une ample combinaison et sur une virevoltante robe serpent.

Changement de registre chez Jil Sander. Avec ses jupes serrées fendues sur l'arrière qui descendent jusqu'aux mollets, ses robes en soie scintillante aux imprimées cachemire, ses pantalons Vichy, ses escarpins et son bibi à voilette, sa femme opte pour une élégance un peu rétro années 1950.

Un chic sophistiqué, qui s'exprime magistralement autour du thème de la chemise en coton blanc, pièce emblème de la maison, déclinée ici en robe. Jouant sur les différents poids de la popeline doublée ou non, le directeur créatif Raf Simons propose toute une série de robes-chemises au tombé impeccable, boutonnées sur le devant, alternant manches courtes ou longues. Un peu blouses d'infirmière, ces robes se portent avec des bottes lacées, façon majorette.

Pour sa deuxième ligne Emporio, Giorgio Armani rend hommage quant à lui à Chanel. Toutes en noir et blanc, avec leur canotier bicolore dans les mêmes tons, dans des robes légères ou pantalons fluides portés sous des vestes masculines qui glissent sur le corps, ses demoiselles semblent tout droit sorties d'un tableau de la Belle Epoque.

Le galon noir sert de fil directeur à la collection dans un jeu de formes géométriques. Il surligne la silhouette, suivant la couture des poches, des épaules, d'une ligne médiane sur le dos ou encore d'une bande latérale sur le pantalon. Il accentue aussi les bords des cols, des manches et des vêtements ou bien s'arrondit dans les baleines en cerceaux de robes corolles en chiffon blanc.

On retrouve ce fil noir en cuir, maille ou soie jusque dans des bretelles ou des lacets noués au cou. Cette trame prend parfois des allures de cage ou d'armure. Motif repris dans d'étranges collerettes-colliers en plexiglas rigide.

Puisant dans son ironie habituelle Frankie Morello a concocté cette saison une collection carte-postale à la fois kitsch et pop. Transformées en touristes en vadrouille dans la péninsule, les mannequins revêtent des jupettes plissées et des robes bustiers, construites avec les éventails des vendeurs de souvenirs aux effigies des monuments italiens. Sur le même principe, d'autres modèles sont façonnés à partir cette fois de foulards souvenirs.

La photo d'un sculptural David de Michel-Ange se retrouve imprimée de travers sur une robe en soie rose, tandis qu'une tour de Pise penche dangereusement en diagonale d'une épaule à la jambe opposée sur un ensemble pantalon noir ou sur une maxi robe verte.

La panoplie des accessoires est tout aussi loufoque : ceinturons en forme de Colisée doré, gondole, Dôme de Milan et autre Tour de Pise métalliques se dressant bien haut sur des serre-têtes, appareil-photo miniature doré se balançant en pendentif sur la poitrine.

Par Dominique MURET

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