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Mode masculine: deuxième souffle pour la cravate

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AFP
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23 janv. 2012

PARIS, 22 jan 2012 (AFP) - Il aura suffi que "les vieux" arrêtent de la porter pour que certains "jeunes" s'en emparent: la cravate, en perte de vitesse ces dernières années, revient sur les podiums parisiens. Parviendra-t-elle à sortir durablement de la case "ringard"?

"Je n'en porte jamais", confie à l'AFP Antoine Arnault, 34 ans, en marge de la première présentation de vêtements de la marque Berluti, où la cravate se porte bien. "Sauf le lundi après-midi, quand je retrouve mon père (Bernard, PDG du groupe LVMH) en rendez-vous. Là, si je n'en portais pas, je serais le seul", ajoute le jeune patron.



Il y avait beaucoup de cravates dans le défilé Dior, mais Kris Van Assche n'en portait pas quand il est venu saluer (photo Pixel Formula)

Son père, justement, n'en portait pas samedi, au premier rang du défilé Dior Homme. Ce qui n'a échappé à aucun habitué. "C'est le week-end", relativise une fashionista.

Le silence se fait. Le défilé s'ouvre sur un costume cravaté. Et presque toutes les silhouettes suivantes, dessinées par le styliste belge Kris Van Assche, ont le cou noué de la sorte.

Comme ailleurs, chez d'autres marques, la cravate est noire, ou du moins de couleur sombre, souvent étroite. Peu soyeuse aussi, plutôt mate, en différentes matières.

Le couturier Karl Lagerfeld ne sort jamais sans cravate. "J'en ai porté toute ma vie, dès l'école", confie-t-il à l'AFP chez Dior Homme. "Pour les hommes, c'est l'équivalent des noeuds dans le vestiaire féminin", un ornement. Et franchement, "j'ai horreur du débraillé, surtout après 35 ans!", ajoute-t-il. Parce que l'âge est un élément crucial en matière de cravates.

"Cela fait déjà plusieurs années que les hommes mûrs, les hommes d'affaires, les ont enlevées pour faire jeune", souligne Jean-Jacques Picart, consultant dans l'univers du luxe. "C'est normal que les jeunes les récupèrent!", ajoute-t-il en marge du défilé Kenzo, qui a intégré à son look "urbain, cool, toujours en mouvement" de nombreuses... cravates.

Le problème du "sans cravate", à ses yeux, c'est que la plupart des cols de chemise n'y sont pas adaptés. Il faut choisir une chemise qui peut se boutonner très haut, pour un aspect harmonieux, or elles ne sont pas légion.

Et passé un certain âge, "le cou est un peu décharné, ça fait un peu cou de poulet ou de dindon", relève-t-il, estimant qu'il est alors souhaitable, sur le plan esthétique, d'y revenir.

Chez Lanvin dimanche, aucun modèle n'en porte jusqu'au final. Là, après un noeud papillon, clin d'oeil au vestiaire personnel du styliste Alber Elbaz, toutes les tenues du soir sont cravatées.

Smoking ou costumes chics se portent sur des baskets montantes et sous un manteau-blouson décontracté. "Pas parce qu'on veut mélanger différents styles, mais parce que l'homme qui s'habille, pour aller à un mariage par exemple, va enfiler le manteau qu'il porte tous les jours", explique M. Elbaz en coulisses.



Le final du défilé Lanvin Homme était très cravaté (photo Pixel Formula)

"La cravate, c'est un élément du costume qui revient", dit-il à l'AFP. "Pas celle du père, ou du grand-père. Elle est portée par une nouvelle génération issue du sport, des nouvelles technologies. Ce n'est ni l'univers dandy, ni celui des conseils d'administration", affirme-t-il.Par Gersende RAMBOURG

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