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Mode masculine : la crise a hanté les défilés

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AFP
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25 janv. 2009

PARIS, 25 jan 2009 (AFP) - La crise économique a hanté les défilés de mode masculine pour l'hiver prochain, qui se sont achevés dimanche 25 janvier à Paris après quatre jours de collections dont la créativité a paru bridée par la nécessité de séduire dans un contexte morose.


De gauche à droite, Hugo Boss, Jean Paul Gaultier et Louis Vuitton

"On parle 200 fois par jour de la crise. On doit prendre en compte la réalité", a souligné le consultant en mode Jean-Jacques Picart.

"Oui, nous allons vers des difficultés, des moments de doutes", a déclaré Alber Elbaz, directeur artistique du prêt-à-porter féminin chez Lanvin, lors de la présentation dimanche de la collection pour homme de la griffe, dessinée par Lucas Ossendrijver. "Nous partageons ce doute et nous essayons de trouver des réponses, des solutions, nous n'avons pas de formules".

"On peut faire une collection très noire, très sombre", mais dans un contexte difficile, il faut "être optimiste, donner envie aux gens", estime-t-il.

Pour Lucas Ossendrijver aussi, il faut être "optimiste, surtout aujourd'hui" et "essayer de rendre la vie plus agréable". Le styliste a proposé des pantalons souvent étroits portés avec des bottes lacées, de longs manteaux, des bonnets-bérets, dans une palette sombre mais avec peu de noir. "C'est très laineux, toujours très doux et léger", explique-t-il, "très français, très élégant, easy" (facile à porter).

Comme un symbole d'espoir, un sosie de Barack Obama a salué à la fin du défilé, acclamé par le public qui comptait dans ses rangs le rappeur au style très bling-bling Kanye West, très assidu aux défilés.

Chez Dior, Kris Van Assche a proposé dimanche un vestiaire en noir et blanc comportant d'amples pantalons noirs, des chemises à grand col rond relevé, des pantalons sarouels, des vestes fermées en biais, et comme dans beaucoup de collections, des tee-shirts-liquettes dépassant des vestes et blousons.

Effet de la crise ou pas, le noir a étendu son emprise sur les collections, sévère et dur chez Riccardo Tisci pour Givenchy, quasi-monacal chez Bruno Pieters pour Hugo Boss ou un nouveau venu du calendrier, Francisco Van Benthum.

Ailleurs, les couleurs sont restées généralement sombres ou neutres, avec quelques éclats vifs.

John Galliano est resté fidèle à ses inspirations historiques et à son goût pour la provocation, avec une collection mettant en scène sans-culottes, faunes, dandys et avocats débauchés. Mais les vêtements eux-mêmes sont apparus d'une extravagance très contrôlée.

Le Belge Dries Van Noten a semblé plus sage que d'habitude avec un vestiaire net et graphique, des costumes chics, de courts manteaux ceinturés.

Le luxe des vêtements s'est fait plus discret chez Louis Vuitton qui a mis fortement l'accent sur les bagages, chaque mannequin en portant au moins un.

La maison Issey Miyake a saisi l'occasion de cette semaine de la mode pour rééditer plusieurs de ses best-sellers et son styliste, Dai Fujiwara, s'est attelé au développement de "nouveaux basiques".

Jean Paul Gaultier, de son côté, a dessiné une collection très accessible, aussi bien pour les hommes que les femmes. Il a aussi fait défiler des enfants sur le podium, une manière de rappeler qu'il lance une ligne pour enfant avec le groupe Zannier, spécialisé dans la mode enfantine.

Signe de temps difficiles à venir ou simple désir d'affronter au mieux le froid, les créateurs ont multiplié les superpositions, proposé beaucoup de laine, souvent épaisse, et habillé l'homme de l'hiver comme un combattant en rangers ou hautes bottes.

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