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24 avr. 2023
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Monogram lève près de 3 millions d'euros

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24 avr. 2023

Monogram veut se donner les moyens de ses ambitions. Le spécialiste de la vente de produits de seconde main haut de gamme et luxe, qui s'appelait à sa création en 2015 ByLuxe et s'est renommé en 2021, réalise son premier tour de table. Ce lundi, sa fondatrice Beverly Sonego annonce lever près de 3 millions d'euros auprès du family office HWA et de quatre autres business angels.


Beverly Sonego, dans la boutique parisienne de Monogram - Monogram


"Nous avions des offres de reprise par des industriels. Mais nous avons réfléchi et nous avons décidé que c'était trop tôt pour céder Monogram, souligne l'entrepreneure. Alors nous avons choisi de lever des fonds. Et c'est allé très vite. A l'automne, nous avons engagé le process et, en décembre, nous avions trouvé nos partenaires pour un premier tour de table". Beverly Sonego, entourée de Cécile Maudy, à la direction générale, et Ornella Perez, à la direction opérationnelle, a présenté les ambitions de Monogram et séduit William Ayache, dirigeant d'une entreprise  "licorne"  du secteur de la santé, société qui a digitalisé l'accès aux soins dentaires, qui a donc investi 2 millions d'euros dans la société avec HWA. Les quatre autres business angels, entrepreneurs ou acteurs de la tech, apportent près d'un million d'euros et leur expertise pour les projets de développement de l'entreprise.

Recrutement, technologies et international

La fondatrice liste trois axes d'accélération. Le premier est le recrutement: la société qui compte une quarantaine de personnes s'installe dans de nouveaux locaux à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) et va recruter une quinzaine de salariés. Une responsable des ressources humaines doit arriver, alors qu'une directrice marketing et un directeur technique viennent d'être embauchés.

Le deuxième axe concerne d'ailleurs son infrastructure technique. "Nous avons déjà investi pour digitaliser l'entreprise car nous avons débuté comme acteur physique, précise la fondatrice. Mais nous voulons devenir une entreprise beaucoup plus tech et être 'phygital'". Cela signifie des développements pour fluidifier l'expérience utilisateur de son site, une montée en puissance des outils CRM ou encore un travail approfondi sur ses outils d'authentification des produits en ligne. Dans un second temps, Monogram pourrait aussi améliorer ses outils de définition des prix, son système de gestion de contenu et lancer une application dédiée.

Enfin, le troisième point concerne le développement hors de France. A Paris, Monogram a ouvert l'an dernier son premier magasin avenue Victor Hugo et s'appuie sur une présence aux Galeries Lafayette Haussmann. La plateforme teste de nombreux formats et a aussi ouvert un espace dans la boutique du restaurant conceptuel haut de gamme du XVIe arrondissement Maison Russe.

Elle a récemment installé un kiosque dans le village de marques de La Vallée Village, où elle propose des marques de luxe qui ne sont pas présentes en boutiques dans l'espace situé à l'est de Paris et géré par le groupe Value Retail. "Les espaces éphémères avaient très bien fonctionné et le démarrage de notre zone permanente est très prometteur", précise la dirigeante qui glisse qu'elle vient d'ouvrir un espace éphémère dans le village de Maasmechelen en Belgique et vise des ouvertures à Londres, Milan et Barcelone. Une internationalisation via des partenaires mais aussi une accélération sur les marchés limitrophes comme le Luxembourg, où Monogram réalise un pop-up chez Smets, la Suisse et l'Allemagne, ainsi que sur trois marchés où Monogram a déjà fait ses premiers pas: le Maroc, Israël et Dubaï. Trois pays où la plateforme pourrait ouvrir des points de vente en 2024.

Un coup d'accélérateur qui doit se faire sentir dès 2023. Après avoir réalisé, selon ses dirigeants, un chiffre d'affaires de 9,5 millions d'euros l'an passé, Monogram table sur 15 millions d'euros cette année. Une montée en puissance permise par les investissements et la concrétisation de projets, mais aussi par la dynamique impulsée par la recherche de partenaires financiers.

"En réalité, réaliser une levée de fonds change tout, constate la fondatrice. Le process implique une préparation et une analyse approfondie de tous les indicateurs de performance de l'entreprise. Nous nous sommes lancés dans une étude de notre expérience client et de l'impact de notre croissance rapide sur celle-ci. Nous avons fait un audit logistique, structurer le process d'implantation de solutions RFID. Il a fallu opérer des mobilités en interne, nous remettre en question sur le mode de fonctionnement de l'équipe dirigeante, tout en gardant l'identité bienveillante de la société. Mais c'est essentiel, car cela nous permet d'avoir une vision claire."

Un plan de route qui a donc trouvé des financeurs, une gageure dans une période où nombre d'investisseurs ont resserré les cordons de la bourse. Et devrait permettre à la société d'assumer sa croissance à deux chiffres sur les prochains mois. Avant l'entrée d'un fonds d'investissement en 2025?






 

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