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25 oct. 2019
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Olly Gan fait l’objet d’un projet de reprise élaboré en interne

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25 oct. 2019

« Il y a urgence aujourd’hui à sortir l’entreprise de ce marasme ». C’est en ces mots que Stéphane Paya, directeur administratif et financier d’Olly Gan, expose la situation de l’enseigne de mode masculine, appartenant à la holding Finogan et placée en redressement judiciaire en mai 2019. Il a déposé le 24 octobre une offre de reprise globale de l’entreprise (sans dévoiler le périmètre exact des actifs qu’il souhaite acquérir) auprès du tribunal de commerce de Marseille. C'est l'un des candidats à la relance de la marque, puisque, selon nos informations, il y aurait plusieurs offres formulées.


La marque cible les hommes de 35 à 50 ans - Olly Gan/Facebook


« Je suis soutenu par les principaux cadres dirigeants et plusieurs salariés d’Olly Gan, revendique Stéphane Paya, qui cumule 34 ans d’ancienneté au sein de la société. Notre objectif est de revenir aux racines sudistes de la marque, qui est née à Marseille, avec un vestiaire ensoleillé, coloré. Le fait d’avoir construit un maillage national a peut-être nuit à la marque, Olly Gan n’est pas capable de se conformer au style parisien ». L’offre mérite encore d’être confortée financièrement : le directeur a jusqu’au 25 novembre pour améliorer son dossier de reprise, et enregistrer notamment le soutien d’une banque.

S’il ne dévoile pas combien de magasins seraient conservés, ce ne sera sans doute pas la totalité du réseau, qui compte aujourd'hui 80 points de vente à l’enseigne en France. Un parc qui a déjà été réduit depuis le début de la procédure puisque 22 magasins ont été fermés ou cédés depuis le mois de mai.

« Je ne remets pas en question les hommes, mais la stratégie depuis plusieurs années. La succession de montages financiers, dont le LBO de 2014, a fait peser une lourde dette sur l’entreprise, qui est très pénalisante pour ses activités ». La Société provençale d'achat et de gestion (Spag, maison mère de l'enseigne) a ainsi connu plusieurs actionnaires majoritaires depuis une quinzaine d’années : en 2007, elle passe aux mains du fonds de capital-investissement LBO France, avant de rejoindre le fonds Syntegra Capital en 2011, et de migrer sous la bannière de la holding Finogan en 2014, regroupant des managers de l’enseigne qui étaient déjà présents au capital.


Le magasin du centre commercial de Saint-Sébastien à Nancy - DR


A ce jour, 320 salariés travaillent encore pour Olly Gan, qui a enregistré en 2018/19 un chiffre d’affaires de 46 millions d’euros, contre 52 millions d’euros générés l’année précédente. Une perte de revenus en partie imputée aux conséquences sur le commerce du mouvement des gilets jaunes, selon Stéphane Paya.

Dans ce dossier, le tribunal de commerce devrait examiner courant novembre les dossiers reçus (au moins deux offres globales ont été déposées, selon les informations de FashionNetwork.com), et donner sa décision d’ici la fin d’année.

La mauvaise passe d’Olly Gan renvoie à d’autres déconvenues connues par des marques de mode homme ces derniers temps, notamment la récente liquidation prononcée à l’encontre de Carnet de Vol, ou le plan social intervenu chez Jules et Brice, deux enseignes ayant fusionné pour se moderniser.

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