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12 avr. 2023
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On Demand For Good: montée en puissance de la plateforme de production accélérée française

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12 avr. 2023

En 2021, le CETI (centre européen des textiles innovants) déployait “On Demand For Good”, une plateforme visant à développer une production ultra-rapide à la demande. Fin 2022, quelque 230 projets ont été menés à bien pour groupes de luxe, marques et entreprises.


Ceti



On Demand for Good a terminé l’année dernière avec 125 clients, dont 65 ayant rejoint le dispositif en 2022. “Marque, mode et luxe représentent 45% des projets”, indique à FashionNetwork.com le directeur général du CETI, Pascal Denizart, à l’occasion du salon Made in France Première Vision. Via son approche technologique et des solutions de production 4.0, approche industrielle reposant sur des machines interconnectées où l’ensemble d’une production peut être modifiée en temps réel.

“Nous pensons que, dans la relocalisation, les problèmes clefs sont la confection et le prix de la main d'œuvre”, explique le dirigeant. “Si on travaille sur un cycle ultra court, où il n’y a pas d’invendus ou de dépréciation des stocks, on dégage une marge complémentaire qui va pouvoir financer ces moyens de confection. Or, pour parvenir à cela, il faut être capable de produire en dix jours ce dont on a besoin, et donc identifier les besoins en fonction de la demande et de la concurrence.”.

Si le CETI œuvre par ailleurs sur huit projets européens rassemblant 19 entreprises, On Demand For Good a ainsi notamment pour objectif de permettre au Made in France de tenir la dragée haute à l’industrie italienne, allemande, ou nordique. Le Centre Européen a en outre pris le parti de se démarquer en intégrant à la réflexion les étapes de production précédent celles de la façon.

“On doit être en mesure de concevoir un tissu ou tricot en virtuel, et que les parties prenantes puissent tous travailler sur ces fichiers, du tissage/tricotage jusqu’à la coupe, en préparation de l’étape de confection”, explique Pascal Denizart. “Pour nous, le Fabriqué en France ne se limite pas à la confection”, ajoute-t-il, désignant les visiteurs du salon Made in France, dont peu portent probablement du lin ou de la laine tricolore. “Plutôt des thermoplastiques asiatique, du coton venant au mieux d’Afrique, et des mélanges pas toujours traçables”.

Mode et textiles à usage technique



Outre les 45% de projets d’On Demand orientés vers mode et luxe, un peu plus de la moitié est tourné vers des textiles à usages techniques. Sont ainsi produits des plafonniers pour berlines BMW, ceintures de sécurité, ou isolants thermiques destinés à remplacer les fibres de verre. “Cela nous aide à progresser”, souligne le dirigeant de la structure. Qui pointe que maîtriser des matières sur ces marchés très techniques et réglementés permet de travailler différemment sur les matériaux, y compris sur le recyclage. 

Un domaine du recyclage où le Ceti, après avoir développé des solutions de recyclage mécanique et thermomécanique, se lance en 2023 dans une troisième voie: le recyclage chimique. Une orientation sur laquelle quatre grands groupes de luxe et une quarantaine de marques développent des projets avec le centre européen.

“Ce sont des projets privés pour des acteurs du luxe et du sport, visant à re-générer de la cellulose, afin de remplacer la viscose, et de concurrents concurrencer le lyocell”, explique Pascal Denizart. “Ce sont des matières faites à partir de bois, là où nous voulons travailler à partir de matériaux français. Le lyocell, c’est Lenzing qui produit en Europe mais aussi massivement en Asie. Nous ne sommes pas des Don Quichotte lancés contre l’Asie, mais nous estimons qu’il y a du potentiel en France sur la biomasse disponible, et qu’il faut l’exploiter. Et ce sont les marques qui ont plus que tout autre le pouvoir de faire avancer les choses”.

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