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Ouverture dominicale des grands magasins : les négociations de branche tournent court

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3 nov. 2015

A l'occasion d'une négociation qui s'est tenue mardi 3 novembre, quatre des cinq syndicats présents ont annoncé leur refus de signer l'accord proposé par les directions des grands magasins parisiens dans le cadre de la loi Macron autorisant l'ouverture dominicale.

Le boulevard Haussmann - AFP


Selon les informations de FashionMag, quatre syndicats sur les cinq auraient fait connaître leur refus de signer l’accord proposé par l’Union des commerces de centre-ville (UCV). La CGT et FO avaient à l’avance fait connaître cette position, tandis que la CGC et la CFTC auraient jugé les propositions trop éloignées des demandes syndicales. La CFDT, qui ne se serait pas prononcée lors de la réunion, aurait pour sa part exprimé, une fois la table des négociations quittée, son intention de faire l’impasse sur les propositions.

Une nouvelle phase de négociation était d’ores et déjà fixée au 24 novembre prochain. Mais face au refus syndical, l’UCV a cette fois proposé aux syndicats de faire connaître leur position à partir de propositions qui leurs seront communiquées dans la semaine précédente. Mesure visant à « ne plus faire perdre de temps à tout le monde », résume un représentant syndical. Il se pourrait donc bien que cette négociation de branche fût la dernière.

Et plusieurs grands magasins, parmi lesquels les Galeries Lafayette, Printemps Haussmann, Bon Marché et BHV, auraient déjà changé d’échelle, débutant les négociations par établissement face à l’échec probable de la négociation de branche. Décision notamment appuyée par les frictions croissantes entre les différents magasins, certains se montrant ouverts aux compromis quand d’autres rejettent toute contrainte. Or, un accord est un passage obligé avant la mise en application de la loi Macron, dont les décrets ont été publiés fin septembre.

Vers 3 500 emplois créés

Quelles sont ces propositions ? Les sources proches du dossier évoquent un système de paiement dégressif pour le personnel dominical, là où le gouvernement prônait un salaire double. Les employés verraient leur paie dopée de 100 % les cinq premiers dimanches, puis de 80 % entre les 6ème et 15ème dimanches, puis de 50 % à partir du 16ème dimanche travaillé. Est en outre évoqué un plafond de 15 dimanches annuels pour les nouveaux employés, afin de permettre la création d’emplois, ou encore la présence du volontariat au travail dominical dès le contrat de travail.

Côté patronal est ainsi évoquée la création possible de 1 200 emplois, dont jusqu’à 800 dans les grands magasins du boulevard Haussmann. Est par ailleurs évoquée la création de 1 200 à 1 500 emplois chez les prestataires, selon l’Expansion. Postes qui ne seraient pas à la charge des grands magasins, où une large partie de la force de vente est rémunérée par les marques elles-mêmes. Au total, l’UCV estime la création d’emploi générée entre 3 000 et 3 500 postes. Chiffre qui aura récolté des sourires moqueurs côté syndicats.

« Ce n’est pas réaliste »

« Les syndicats pensent que les grands magasins peuvent payer de façon illimitée pour le travail dominical. Ce n’est pas réaliste », confiait il y a quelques jours à FashionMag le PDG du groupe Printemps, Paulo de Cesare. Ce dernier pointe que, dans le transport ou la restauration, les salaires dominicaux se limitent à 30 % de plus. « Nous négocions via l'UCV des accords de branches, mais les demandes actuelles des syndicats ne sont pas viables en l’état. »

Plusieurs centaines de professionnels avaient manifesté le 15 octobre pour le maintien du droit du repos dominical, en marge d’une phase de négociation entre syndicats et grands magasins. Le Clic-P, qui regroupe des syndicats du commerce parisien (CGT, Seci-Unsa, SUD et militants CFDT en conflit avec leurs instances), pointait déjà les dérives entourant la loi. Notamment le magasin Hollister de Beaugrenelle, ouvrant sans négociation ou majoration.

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