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PPR prêt à se débarrasser du Printemps pour voguer libre sur le luxe, selon Le Monde

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14 juin 2006

PARIS, 14 juin 2006 (AFP) - Le groupe PPR pourrait annoncer d'ici la fin de la semaine la cession de son emblématique enseigne Le Printemps, une décision qui lui permettrait de se consacrer encore plus au secteur très porteur du luxe.


Visuel du Printemps pour "Camping Glamour"

Le groupe de distribution et de luxe s'apprête à vendre ses grands magasins pour un montant de près de 1 milliard d'euros, selon le quotidien Le Monde daté de jeudi, qui cite une source bien informée, sans l'identifier.

Contacté par l'AFP, le groupe PPR n'a souhaité faire aucun commentaire.

PPR aurait, selon le quotidien, lancé un appel d'offres la semaine dernière qui doit se clôturer mercredi et le choix de l'acquéreur pourrait être annoncé en fin de semaine.

Des sociétés foncières seraient sur les rangs, dont le français Unibail et le néerlandais Rodamco, mais aussi les groupes de distribution italien Rinascente, espagnol El Corte Ingles et français Groupe Galeries Lafayette (Galeries Lafayette, BHV, Monoprix, LaSer).

Début avril, Philippe Houzé, le président du directoire du Groupe Galeries Lafayette n'avait pas caché son intérêt pour l'enseigne, avec laquelle il est d'ailleurs en concurrence frontale sur le boulevard Haussmann à Paris.

La cession du Printemps, véritable serpent de mer, était accueillie chaleureusement à la Bourse de Paris, où le titre affichait la plus forte progression: + 3,68 % à 92,95 euros.

"Le Printemps, c'est là où PPR fait le moins de marge. Le titre monte plus sur l'idée que le groupe cède un actif peu rentable, plutôt que sur l'idée qu'il vont engranger un milliard", a commenté Alice Lhabouz, gérante chez Meeschaert. "Cela fait longtemps qu'on attendait cette opération", a-t-elle ajouté.

Les spéculations des investisseurs se portent déjà sur l'utilisation de l'argent tiré de la cession. "PPR devrait l'utiliser pour développer son pôle luxe. Une acquisition dans le luxe n'est pas à exclure", estime Mme Lhabouz.

PPR avait entrepris un virage radical sur le luxe en 2004, en rachetant le groupe Gucci, malgré le scepticisme des marchés boursiers, focalisés alors sur les déboires du secteur depuis 2001.

Serge Weinberg, le patron du groupe à l'époque, avait eu raison de changer de stratégie, puisque le luxe est devenu la vache à lait de PPR.

En 2005, ce pôle, qui regroupe la marque phare Gucci, mais aussi Bottega Veneta, Yves Saint Laurent ou YSL Beauté, avait vu son résultat opérationnel courant grimper de 35,4 %. D'après les prévisions du groupe, cette belle performance devrait se poursuivre en 2006.

Le résultat opérationnel a cependant baissé de 0,7 % dans la branche distribution, qui représente encore plus de la moitié de l'activité de PPR. Cette branche rassemble le groupe de distribution de meubles Conforama, de produits culturels Fnac, de vente à distance Redcats (dont La Redoute), les magasins Printemps et le conglomérat de distribution CFAO.

Les syndicats étaient inquiets mercredi. "L'an dernier, le comité central d'entreprise du Printemps a déclenché un droit d'alerte sur la situation préoccupante du groupe qui perd des emplois depuis des années", a indiqué Fortunée Sellam, déléguée CGT du Printemps de Strasbourg.

"Au dernier CCE de mai dernier on nous a dit qu'il n'y avait aucun souci et aucune velléité de PPR de vendre le Printemps", a déclaré Marc Boada, délégué syndical CGT du groupe.

Le Printemps, qui a réalisé un chiffre d'affaires de 752 millions d'euros en 2005 (- 4 %), emploie 5 287 salariés dans 17 magasins en France.

Par Bertille OSSEY-WOISARD

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