Par
AFP
Publié le
20 juil. 2012
Temps de lecture
3 minutes
Télécharger
Télécharger l'article
Imprimer
Taille du texte

Palaces : l'impact de la cinquième étoile reste à apprécier

Par
AFP
Publié le
20 juil. 2012

PARIS, 20 juil 2012 (AFP) - La cinquième étoile a permis à la France, première destination touristique mondiale, de combler son retard vis-à-vis de la concurrence internationale, même si l'effet de sa création sur l'hôtellerie de luxe, florissante grâce à la riche clientèle étrangère, reste à apprécier.

"On était le seul pays au monde à ne pas avoir de 5 étoiles", souligne François Delahaye, patron du prestigieux palace parisien Le Plaza-Athénée.

La cinquième étoile, introduite par la nouvelle procédure de classement, était réclamée depuis longtemps par les hôteliers qui en avaient assez de l'"exception française" à cet égard.

Aujourd'hui, quelque 200 établissements français, sur plus de 17.000, affichent le panonceau métallisé or/argent, souvent au prix d'une lourde rénovation.

Cette nouvelle catégorie luxe qui garantit au minimum une taille de chambre de 24m2 avec un lit en 160x200, un accueil 24h/24 ou un service de voiturier, a-t-elle une influence sur le taux de remplissage et la rentabilité d'un l'établissement?

"On ne peut pas le mesurer mais dès l'annonce des nouveaux critères de classement, les Américains et les Allemands ont voulu en savoir plus pour mieux vendre la destination France", assure à l'AFP Christian Manteï, directeur d'Atout France, l'organisme de promotion de la France.

"Si en 2011 la France est redevenue la destination n°1 des Américains, on ne peut pas exclure non plus que c'est à cause de cela", ajoute-t-il.

"La gamme cinq étoiles a mis de la clarté (dans l'offre). C'est un bon signal pour la clientèle étrangère et les tour-opérateurs qui vendent la France", confirme Gwenola Donet, directrice France du cabinet Jones Lang LaSalle Hotels (JLL Hotels).

- service "cousu main" -

Chez Accor, on applaudit aussi tout en rappelant qu'à l'heure d'internet, les clients "s'expriment aussi" sur des sites communautaires. Pour Christophe Alaux, directeur France du groupe hôtelier, qui compte 19 hôtels en 5 étoiles (principalement Sofitel mais aussi certains Pullman et MGallery), la classification et les avis "ne doivent pas être opposés. Ils sont complémentaires".

Philippe Gauguier, associé du cabinet In Extenso/Deloitte, juge lui que si cette nouvelle catégorie "offre incontestablement une meilleure visibilité commerciale pour les hôteliers", ce sont "les nouveaux hôtels de luxe ouverts récemment et les rénovations en cours qui ont dopé le marché".

"Il y a une bonne corrélation entre l'offre nouvelle de grand luxe et la demande, et pas cannibalisation", renchérit Yves Marchal, directeur général Europe du sud de JLL Hotels.

A l'instar des Chanel, Louis Vuitton, Hermès et Dior, qui défient la crise économique mondiale, dans l'hôtellerie aussi, le segment luxe affiche de bons scores. "Il y a une demande très forte pour un service haut de gamme, le cousu-main, tirée par les pays émergents", explique Christophe Alaux.

Laurent Gardinier, président des établissements de prestige au Synhorcat, syndicat d'hôteliers et de restaurateurs, confirme: "le haut de gamme fonctionne extrêmement bien grâce à la baisse de l'euro par rapport au dollar. Le retour de la clientèle américaine est significatif". Et les autres clientèles étrangères "sont toujours là".

Pour preuve, début juillet, le Plaza-Athénée a franchi un nouveau record de prix moyen à 1.325 euros, grâce aux délégations du Moyen-Orient venues avant le ramadan.

Certains hôteliers ont choisi de rester en 4 étoiles comme certains Pullman, pour ne pas se priver de la clientèle affaires. La loi anti-cadeaux qui régit les relations entre l'industrie pharmaceutique et les médecins proscrit tout établissement de luxe par exemple.

Avec la rigueur, certains ont craint aussi le retour d'une taxe sur l'hôtellerie de luxe, comme il y a quelques années.Par Dominique AGEORGES

Tous droits de reproduction et de représentation réservés.
© 2024 Agence France-Presse
Toutes les informations reproduites dans cette rubrique (ou sur cette page selon le cas) sont protégées par des droits de propriété intellectuelle détenus par l'AFP. Par conséquent, aucune de ces informations ne peut être reproduite, modifiée, rediffusée, traduite, exploitée commercialement ou réutilisée de quelque manière que ce soit sans l'accord préalable écrit de l'AFP. L'AFP ne pourra être tenue pour responsable des délais, erreurs, omissions qui ne peuvent être exclus, ni des conséquences des actions ou transactions effectuées sur la base de ces informations.