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13 janv. 2022
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Pari gagné pour le Pitti Uomo

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13 janv. 2022

"Ce rendez-vous était totalement justifié. Il fallait le faire!", assène Raffaello Napoleone. Le patron du Pitti Uomo n’a pas le moindre doute sur la décision de maintenir coûte que coûte ce salon, qui paraissait pourtant il y a encore quelques jours comme un pari risqué, compte-tenu de la déferlante de cas de Covid et du variant Omicron. "Un challenge", selon la plupart des participants, qui saluent le courage des organisateurs italiens. A l’heure des bilans, tandis que l’événement florentin, qui ouvre la saison masculine, s’est clos jeudi avec encore de nombreux stands très affairés au dernier jour, les premiers chiffres et estimations leur donnent raison.

Le deuxième jour, mercredi, a notamment fait le plein de visiteurs - Pitti Immagine


Selon les données recueillies par Pitti Immagine vers midi en cette journée de clôture, la manifestation, qui accueillait au-delà de la 101e édition du salon référence de la mode homme également le Pitti Bimbo n°94 dédié à l’enfant, a attiré un total de 4.900 acheteurs, dont 30% en provenance de l’étranger. En comptant le reste des visiteurs (presse, représentants, fournisseurs, agents, etc.), ce chiffre pourrait s’élever à 8.000 personnes, ajoute l’organisateur dans son communiqué.

Les acheteurs européens, notamment sont venus en nombre: France (134), Hollande (134), Espagne (123), Allemagne (118) Grande-Bretagne, Suisse, Belgique, Turquie. Ceux de l’Europe du Nord aussi: Norvège, Suède, Danemark et Finlande (pour un total de 60 acheteurs). A noter également une présence d’acheteurs issus des Etats-Unis et de Russie ainsi qu’une poignée provenant de Chine, Japon, Corée du Sud et de Hong Kong.

Réduit à trois jours contre quatre en temps normal et n’accueillant que la moitié de ses exposants habituels (548 contre 1.200 pour l’homme et 170 pour l’enfant), le salon a quasiment doublé sa superficie par rapport à la session de fin juin, qui avait marqué le retour du Pitti à un format physique après un an de pandémie. Certes, personne ne prétendait au miracle, mais de l’avis de la grande majorité, cette session présentant les collections de l’automne-hiver 2022-23 "a fait beaucoup mieux que prévu".

"Le bilan est bien supérieur à nos attentes, surtout et aussi car les personnes qui se sont déplacées à Florence étaient toutes super motivées. Au final, nous avons attiré à peu près un quart des 20.000 acheteurs habituellement présents au Pitti Uomo. C’est facile d’être présents quand tout va bien, cela l'est moins dans la bourrasque. Mais cette édition de janvier représentait justement le moment, où nous devions tous être là pour mieux repartir", résume Raffello Napoleone. 


Peu d'Américains et d'Asiatiques étaient présents à cette 101e édition du Pitti Uomo - Pitti Immagine


"Il fallait y être. C’est aussi une question de respect pour toute la filière, des fournisseurs aux acheteurs. J’ai remercié tout ce qui sont venus à notre stand", acquiesce Niccolo’ Ricci, qui gère la marque de menswear de luxe Stefano Ricci. "On nous prédisait l’apocalypse. Finalement, il y a eu beaucoup plus de monde qu’en juin !" "Cela a été mieux qu’attendu", renchérit Vasiliy Piacenza, brand manager de la marque Piacenza Cashemire. "Nous sommes satisfaits, nous avons vu pas mal de monde et la collection a plu. Même s’il y avait peu d’acheteurs internationaux. On a eu surtout des Européens, mais pas d’Américains, ni d’Asiatiques". 

"Il était important de participer à cette édition, pour montrer à tous les acteurs du marché que nous y sommes. On est bien présents. Même si cela est un investissement. Malheureusement, pour la énième fois la pandémie nous a conditionné fortement", estime Antonio Carnevale, le patron du groupe Twentyone, en se référant à la centaine d’exposants qui se sont désistés à la dernière minute pour des raisons sanitaires, comme Brunello Cucinelli et aux acheteurs absents. "Le Pitti est vraiment un rendez-vous important. Mais ces jours-ci, nous avons vu surtout des professionnels du secteur, tels que des représentants, des agents, etc. Les acheteurs, c’est-à-dire nos clients, qui sont l’essence de notre travail, n'étaient pas là", lâche-t-il.

Croisé dans les allées du salon, en pleine prospection, Geoffroy Lauzet, Men’s & digital fashion manager du concurrent français Tranoï, reconnaît pour sa part que ce Pitti Uomo "a retrouvé une taille conséquente par rapport à la dernière édition de juin". Même s’il s’est surtout concentré sur l’habillement classique et les marques héritage. "C’est le cœur du Pitti. Ils ont dû logiquement conforter leurs grands clients. Du coup, il y avait moins de nouvelles marques et pas grand-chose de nouveau. Mais globalement les exposants semblent satisfaits", conclut-il.

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