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Pékin peu réceptif à l'appel européen à la hausse du yuan

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5 oct. 2010

BRUXELLES, 5 octobre (Reuters) - Les dirigeants de la zone euro ont renouvelé mardi leur appel à la Chine à favoriser l'appréciation du yuan, tout en reconnaissant que les autorités chinoises ne partageaient pas leur opinion.

Ces échanges entre Bruxelles et Pékin interviennent sur fond de tensions monétaires internationales et alors que l'euro poursuit son rebond entamé cet été face aux autres grandes monnaies mondiales.

"Le taux de change réel effectif de la Chine reste sous-évalué", a déclaré le président de l'Eurogroupe Jean-Claude Juncker après une rencontre avec le Premier ministre chinois Wen Jiabao.

"Les autorités chinoises ne partagent pas notre point de vue", a-t-il ajouté, regrettant par ailleurs que la décision de Pékin de permettre une certaine flexibilité de sa monnaie sur le marché des changes n'ait pas encore produit les fruits escomptés par les Européens.

Le président de la Banque centrale européenne Jean-Claude Trichet, qui a participé à la rencontre avec le Premier ministre chinois, a insisté sur ce point.

"Nous notons que l'évolution en termes de taux de change effectifs, et aussi vis-à-vis de l'euro, ne correspond pas exactement à ce nous espérons", a-t-il dit lors de la conférence de presse.

"Et je n'insiste pas sur le fait que ce taux de change flexible est de notre point de vue largement dans l'intérêt de la Chine (...) et est aussi une contribution à la croissance mondiale."

Insistant sur la qualité de son dialogue avec la Banque centrale chinoise, Jean-Claude Trichet s'est félicité de l'offre chinoise d'acheter des obligations grecques et du soutien de Pékin aux emprunts d'Etat européens en général.

DIVERSIFICATION DES RÉSERVES

Lundi, à l'ouverture du huitième sommet Europe-Asie (Asem), Wen Jiabao avait déclaré être favorable à une "relative stabilité" des changes, douchant ainsi les espoirs d'une hausse rapide de la monnaie chinoise.

"Nous devons travailler ensemble afin de promouvoir la croissance économique mondiale. Nous devons intensifier la coordination des politiques macroéconomiques, gérer avec prudence le moment et le rythme du retrait de nos mesures de soutien à l'économie, et maintenir relativement stables les taux de change des grandes monnaies de réserve", avait-il dit devant une quarantaine de dirigeants des deux continents.

A rebours du reste des Européens, l'entourage du président Nicolas Sarkozy a préféré y voir un signe positif dans la perspective du dialogue monétaire international que la France souhaite promouvoir dans le cadre de sa présidence du G20.

Comme le chef de l'Etat français la veille, la ministre française de l'Economie Christine Lagarde a fait valoir mardi, lors d'une visite en Russie, que la Chine devait être partie prenante des discussions monétaires internationales.

Elle a ajouté avoir discuté de la diversification des réserves de change avec des responsables russes lors de son déplacement à Moscou. (voir [ID:nWEA1002])

Sur les marchés, la monnaie unique européenne progresse d'ailleurs à la faveur de rumeurs de marché évoquant des achats d'euro par des banques centrales asiatiques dans le but de diversifier leurs réserves.

La monnaie unique EUR= s'échangeait au-dessus de 1,38 dollar en début d'après-midi, à des plus hauts de huit mois et demi, contre 1,3680 dollar à la clôture à New York lundi.

(Edité par Dominique Rodriguez)

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