Pierre-Louis Mascia poursuit son ascension avec une boutique et une ligne sport

Auteur :

Dominique Muret

Publié le
15 juin 2022

Tout sourit à Pierre-Louis Mascia. Epaulé par son partenaire, l’imprimeur sur soie de Côme, Achille Pinto, le créateur toulousain voit sa marque grandir d’une saison sur l’autre avec un succès constant. Alors qu’il vient d’ouvrir sa toute première boutique monomarque à Milan, il dévoile au Pitti Uomo deux nouveaux projets.

 
Celui qui a été pendant neuf ans le directeur artistique du salon parisien des accessoires Première Classe et a travaillé, entre autres, pour les marques de souliers Robert Clergerie, Stephane Kélian et Arche, lance sa toute première paire de sneakers en partenariat avec la marque italienne Diadora.
 
Parallèlement, il élargit son univers avec une capsule dédiée au sport baptisée Vizir, composée de shorts, leggings, bas de survêtement, coupe-vent et tee-shirts fabriqués dans une soie résinée enduite imperméable. Comme toujours chez Pierre-Louis Mascia, la collection fait la part belle aux imprimés et collages de motifs, dans un clash de couleurs vives. "J’ai axé cette collection sur la danse avec une idée de clubbing avec des pièces qu’on peut mettre pour sortir tout en étant confortable", nous explique-t-il.

Sur le stand est également exposée la nouvelle collection de sa ligne "Mémoires" axée sur les chemises en soie blanche décorées d’imprimés placés dédiés aux espèces végétales et animales en voie de disparition, avec un focus cette saison sur les coquillages. Au fil des ans, Pierre-Louis Mascia est parvenu à construire un univers bien reconnaissable. "J’aime raconter des histoires en leur donnant du sens, avec une touche de poésie. Je construits la mode comme les arts appliqués, c’est un peu ma singularité. Un métier passionnant, que je comprends et maîtrise toujours mieux", glisse-t-il.
 
Le créateur, originaire de Rodez, qui est installé avec son studio à Toulouse, où il a étudié les Beaux-Arts, a d’abord été illustrateur, travaillant notamment pour Yohji Yamamoto et Romeo Gigli. Il se lance en solo en 2007 avec une petite série d’accessoires en soie imprimés réalisés par Achille Pinto, qui à partir de 2018 devient son partenaire financier.

 
Parti des foulards, écharpes et châles, Pierre-Louis Mascia étoffe petit à petit son offre avec le prêt-à-porter et une ligne de maison, avec un positionnement prix allant de 150 à 700 euros. "Les pantalons, les chemises et les costumes sont devenus des bestsellers. La marque est appréciée car elle propose un produit intemporel et transversal spécial, qui peut se porter avec tout", souligne Giampiero Cozzi, directeur commercial d’Achille Pinto.
 
Forte d’un chiffre d’affaires de 110 millions d’euros, l’entreprise familiale dirigée par les frères Uliassi, qui fêtera ses 90 ans en 2023 et fournit les principales maisons de luxe dans le monde, est totalement verticalisée et produit tout en Italie. "Les ventes de Pierre-Louis Mascia s’élèvent à 7 millions d’euros, ce qui se traduit par 21 millions en termes de sell-out. Elles ont crû de 50% entre 2020 et 2021 grâce à un réseau de vente très sophistiqué de quelque 300 revendeurs", poursuit le dirigeant.
 
"Nous avons ouvert de nombreux pop-ups au Japon. L’idée est de nous étendre dans le canal de la vente direct. Nous avons des projets de corners dans les grands magasins. Nous venons d’ouvrir la toute première boutique monomarque Pierre-Louis Mascia, dans le quadrilatère du luxe à Milan, Via Verri. Nous cherchons maintenant un emplacement à Paris", confie-t-il.