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Plan social chez Dim : les salariés se sentent "usés jusqu'à la corde"

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16 mai 2006

AUTUN (Saône-et-Loire), 16 mai 2006 (AFP) - "On a usé nos vies chez Dim jusqu'à la corde": les salariés de la marque de collants se sentaient mardi "écoeurés" à Autun, berceau de l'entreprise, où 220 emplois seront supprimés, et à Château-Chinon (Nièvre), où le site de 95 salariés fermera d'ici fin 2007.


Visuel Dim

"On ne sait pas qui va être touché. Il faudra être solidaires", fait valoir Geneviève Brochot, déléguée CFDT (majoritaire), lors d'une réunion d'information devant une cinquantaine de salariés du centre de finition d'Autun.

Le groupe DBApparel, qui regroupe Dim et Playtex, a annoncé lundi la suppression de 450 emplois en France, dont près de la moitié sur le site historique.

"On sait faire des tas de choses, et de qualité, mais beaucoup ont commencé à 14 ou 16 ans, sans même le certificat d'études. Il va falloir se prendre en main pour la suite", incite la déléguée, devant un parterre essentiellement féminin.

"Il y a 29 ans, je suis venue pour un job d'été. J'étais fière de la boîte, je suis restée", raconte cette salariée de 47 ans qui veut garder l'anonymat.

"Les belles années à la machine sont derrière nous. Depuis le rachat par Sara Lee, il y a une quinzaine d'années, l'ambiance est plus individualiste. Et maintenant que nous avons été vendus à un fonds d'investissement américain (Sun Capital Partners, en novembre dernier, ndlr), c'est le brouillard complet", poursuit-elle en se rongeant les ongles.

A Château-Chinon, à une trentaine de kilomètres de là, la situation est encore plus dramatique pour les 95 salariés de ce site spécialisé dans les collants bas de gamme, condamné à disparaître.

Les blouses bleues et roses, dont l'une porte l'inscription "non à la fermeture", sont en pleurs. Depuis une étude en 2004 suggérant un recul progressif de la production, la menace planait.

"On a tout accepté : la polyvalence, l'étalement de nos congés, le temps partiel... Et voilà comment nous sommes remerciés", s'indigne Michèle Herpin, déléguée CFDT.

Lors d'un comité d'entreprise extraordinaire mardi matin, la direction du site de la Nièvre a détaillé les annonces faites lundi au siège en région parisienne. "On nous a redit la messe", selon Patrice Bonnet, représentant syndical.

"On nous parle de 18 reclassements à Autun. Pour le reste, on ne sait rien", déplore-t-il.

Dans l'usine ouverte en 1960, jusqu'à 69 millions de collants ont été fabriqués au début des années 90. La production est tombée à 30 millions. "Le coût unitaire est de 36 centimes. En Asie, il est inférieur de 30 %", explique M. Bonnet.

Les élus locaux préparent la mobilisation. Dans l'ancien fief du président François Mitterrand, un conseil municipal extraordinaire est prévu dans la soirée. La Nièvre a déjà perdu un millier d'emplois en deux ans, selon le maire (PS), René-Pierre Signé.

A Autun, l'édile socialiste Rémy Rebeyrotte demande que Dim "réindustrialise", comme le fait Kodak à Chalon-sur-Saône dans le même département.

Par Anne-Pascale REBOUL

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