Publié le
11 mars 2019
Temps de lecture
4 minutes
Télécharger
Télécharger l'article
Imprimer
Taille du texte

Pour la première fois, la filière française du cuir a plus exporté qu'importé en 2018

Publié le
11 mars 2019

Si l'année a souri au savoir-faire français à l'international, la consommation de cuir sur le marché intérieur est en revanche en berne. La filière française du cuir a ainsi fait état lundi d'une balance commerciale excédentaire pour la première fois en 2018, les exportations ayant dépassé les importations en raison notamment d'un engouement pour les produits de luxe hexagonaux.


Cousu sellier - Michel Dartenset - Resocuir


« La France exporte plus qu'elle n'importe. Pour la première fois, les échanges de la filière française du cuir présentent un solde positif. Les exportations (11,7 milliards d'euros) progressent de 10 %, alors que les importations (10,7 milliards d'euros) sont en recul de 8 % » en 2018, selon un communiqué du Conseil national du cuir (CNC).

« En un an, le taux de couverture des échanges a gagné 17 points pour s'établir à 109 %, contre 92 % en 2017 », précise la confédération, qui représente une filière forte de 130 000 salariés, depuis l'élevage des animaux jusqu'à la distribution de produits finis en cuir.

L'essor des exportations est surtout lié à une montée en gamme des produits, plus qu'à une augmentation des volumes : ainsi, l'Hexagone exporte des articles « plutôt haut de gamme, voire luxe, dont les prix s'inscrivent à la hausse », souligne le Conseil national du cuir. « Par exemple, les ventes de sacs à main (19,8 millions de pièces) fléchissent très légèrement en volume (-1 %), mais progressent nettement en valeur (+13 %) grâce à l’augmentation de leur prix moyen de 15 % (10 % pour les sacs à main en cuir, 19 % pour les sacs à main en autres matières) », précise le CNC.

Sur l'ensemble de la période 2010-2018, le montant des exportations françaises d'articles de maroquinerie (sacs à main, portefeuilles) a doublé, relève le Conseil National du Cuir. Celle-ci arrive donc en tête des produits exportés (62 % du total), progressant à nouveau de 12 % en 2018, suivis des chaussures (30 %), en hausse de 11 %, des cuirs et peaux bruts (5 %), puis de la ganterie et des vêtements (3 %). A noter que les exportations de vêtements en cuir ont décollé de 10 % (+46 % à Hong Kong, +44 % en Chine). Les échanges de vêtements en cuir atteignent quasiment l’équilibre puisque leur taux de couverture est passé de 76 % à 98 %.

L'Italie reste le plus gros acheteur de produits finis français (11 %) devant Hong Kong (10 %), les Etats-Unis (10 %), le Royaume-Uni (10 %) et Singapour (9 %). L'Europe pèse pour 54 %, devant l'Asie (33 %) et les Amériques (12 %). Mais "les exportations vers Singapour et la Chine ont explosé respectivement de 449 % et 302 % depuis 2010, et en 2018 les achats d'articles de maroquinerie français réalisés par ces deux pays progressent de 16 % et 36 % ». Les ventes en Chine « ne représentent que 4 % des exportations françaises, mais il s'agit d'un marché en plein essor, dans lequel les consommateurs manifestent un réel intérêt pour les marques françaises », souligne le conseil national du cuir.

Le Royaume-Uni figurant sur la troisième marche du podium des pays acheteurs de la filière cuir française, et étant « un partenaire important », selon le CNC, une inquiétude est pointée quant aux conséquences du Brexit sur les entreprises françaises. L'organisme représentatif de la filière précise ainsi que « les échanges avec ce pays sont largement excédentaires (taux de couverture de 688 %). Les exportations s’élèvent à plus d’1 milliard d’euros (9 % des exportations françaises) contre 162 millions d’euros pour les importations ».

La Chine redevient le premier fournisseur du marché français

Dans le même temps, la demande française pour des articles en cuir « a tendance à se réduire et à s'orienter vers des produits moins chers : le prix moyen en douane des chaussures, sacs à main et gants en cuir est ainsi en chute, respectivement de 6 %, 20 % et 5 % pour ces articles », est-il précisé.

Après avoir cédé pendant un an sa place à l'Italie, la Chine est redevenue le premier fournisseur de la France. Le Vietnam se classe troisième, devant l'Espagne et l'Inde. « Pour l’ensemble de la filière cuir, les importations venant d’Europe chutent de 17 % et celles venant d’Asie augmentent de moins de 1 % », affirme ainsi le CNC, y voyant un effet du mouvement français de déconsommation. 

En un an les importations de sacs à main sont ainsi passées de 79,4 à 74,9 millions de pièces, soit un recul de 6 %, mais de 18 % pour les pièces en cuir en particulier. « En valeur les importations de sacs à main italiens s’effondrent de 44 %, car le recul du nombre de sacs à main importés s’accompagne d’une baisse de leur prix moyen de 29 % », pénalisant en particulier les pays européens comme l'Italie, le Portugal et la Belgique, note le CNC.

La chaussure en cuir a également souffert sur le marché français, puisque ses importations reculent de 9 %, alors que la tendance est à +2 %, toutes matières confondues. « Non seulement la France a importé moins de chaussures en cuir, mais leur prix moyen a aussi reculé de 2 %. Il en résulte une réduction des importations de chaussures en cuir de 11 % en valeur », ajoute le Conseil national du cuir.
 
Enfin, pour ce qui concerne les gants en cuir importés, la baisse du prix moyen en douanes est de 11 % pour les gants de ville, 7 % pour les gants de protection et 12 % pour les gants de sport.

La rédaction avec AFP

Tous droits de reproduction et de représentation réservés.
© 2024 FashionNetwork.com