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4 juil. 2012
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Printemps-été 2013 : l'homme libéré à Paris

Publié le
4 juil. 2012

Si l’amour dure trois ans, les tendances aussi. Mais les deux reviennent toujours et les créateurs qui présentaient leurs collections homme à Paris la semaine dernière, l’ont démontré avec fraîcheur et bravoure. Morceaux choisis, parmi les principales tendances observées la semaine dernière par FashionMag.com.


Thom Browne et Louis Vuitton (PixelFormula)
Un premier constat s’impose : l’homme n’a plus peur d’oser l’imprimé, par touche, placé voire en all-over. Le plaid, pour commencer, poursuit sa route avec cette saison une tendance à un retour vers les patchworks déconstruits, de matière et de couleurs. En version technicolor chez Thom Browne, Band of Outsiders et Comme des Garçons Shirt, et plus inattendu, chez Louis Vuitton chez qui l’Anglais Kim Jones propose un total look azur dans une collection d’inspiration maritime.
La silhouette masculine, déjà retroussée depuis de longues saisons avec le boum des pantalons feu de plancher, sont à nouveau raccourcies au profit d’un bermuda, voire d’un short, voire d'un combi-short.

Libres, en liberty, léopard ou camouflage

La « printmania », comme il est de bon ton de l’appeler, s’exprime de façon digitalement éclatée chez Paul Smith, et modernise ainsi une proposition florale qu’il défend depuis ses débuts. Les fleurs étaient un peu partout, y compris sur un pantalon crème brodé chez Ann Demeulemeester, traditionnellement pour un romantisme rock bien plus sombre. Un choc esthétique réjouissant pour sa clientèle adepte du noir et du blanc.

Paul Smith, Dries Van Noten, Kenzo, Ann Demeulemeester (photos PixelFormula)

L’autre tendance qui n’en finit pas de revenir : le camouflage, qui a du se réinventer en fusionnant avec d'autres imprimés, comme le léopard. Préférablement par touche, semble préconiser Dries Van Noten qui en a fait le fil conducteur de plusieurs de ses looks, non sans s'autoriser un peu de dentelle noire dans le cou d'une chemise à l'imprimé abstrait et félin. Car chez lui comme chez nombre d’autres créateurs, le camouflage doit être une œuvre personnelle, loin des surplus de l’armée du Salut. Carol Lim et Humberto Leon chez Kenzo, pour citer la marque la plus adorée à New York, ont livré une version parfaitement hybride et romantique. L'homme Kenzo, pour survivre dans sa jungle urbaine - le thème de la collection - a besoin d'une carapace sensible.

Le t-shirt qui blouse, les parkas XXL et le blanc virginal

Côté style, la tendance au "layering" a de beaux jours devant elle. On empile les couches du plus long vêtement d’abord vers le plus court, pour finir le look. Comme dans les années 80 et 90, on rentre son t-shirt qu'on fait blouser, on accentue les épaules en retroussant ses larges manches, et on porte du blanc en total look, y compris sur ses vêtements d'extérieur.


3.1 Phillip Lim (haut gauche) Christian Lacroix (centre) Miharayasuhiro (haut droite) et Lanvin (en bas gauche et droite) PixelFormula

Face à un océan de chemises longues et de tuniques, on note chez beaucoup de créateurs une taille très structurée grâce au tee-shirt rentré dans le pantalon, un peu trop grand et sensiblement blousé. Fonctionne aussi avec une chemise, un blouson en cuir et même la cravate comme chez Lanvin. Le même effet est obtenu avec la parka omniprésente, géante et taillée dans des matières techniques, ultra légères au fini froissé. Les manches sont larges et resserrées aux poignets, ce qui a pour effet d'élargir la carrure et par voie de conséquence, d'accroitre la virilité du look.


Damir Doma, Juun J., Christian Lacroix, Balenciaga (photos PixelFormula et Balenciaga)

Plus caractéristique de cette saison masculine qui s’achevait à Paris, on ne peut faire l'impasse sur l’invasion du blanc optique comme couleur élémentaire. Qu’il soit assorti à une couleur vive ou à du noir, ce blanc virginal est invariablement apparu sur la plupart des podiums parisiens comme il l’avait fait à Milan, à Florence et à Londres. Peut-être une façon pour les créateurs d'absoudre l'audace des formes, la permissivité du tailoring décontracté et les emprunts éhontés au sportswear technique, les chaussures de running et les sandales qui chaussaient encore un grand nombre de costumes cette saison.


3.1 Phillip Lim, Givenchy, Kenzo, Issey Miyake et Hardy Amies (photos PixelFormula)


Certaines matières comme le satin de soie, ont fait une entrée remarquée dans le vestiaire d'été alors qu’on les attend d’ordinaire en hiver. Le même phénomène était apparu il y a quelques saisons avec le cuir, qu’on voit aujourd’hui proposé à longueur d’année grâce aux évolutions techniques dont il bénéficie, surtout grâce à l’agneau plongé et le daim extra fin. Le cuir ultra fin et le daim se retrouvent dans nombre de shorts et surtout de bombers, un blouson reconduit depuis plusieurs saisons.


ACNE, Ann Demeulemeester, Miharayasuhiro, Damir Doma, John Lawrence Sullivan (PixelFormula)

Les rayures verticales apposées à des looks satinés aux faux airs de pyjamas, vus entre autres chez Damir Doma et Ann Demeulemeester, portent en elles la noblesse du dandy qui a vécu, même en version jeune chez Acne. Ces pièces de niche auront aussi le mérite de faire taire ceux qui reprochent à la mode des podiums de n’habiller que des hommes théoriques aux corps d’adolescents.

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