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4 janv. 2013
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Quid des 26 magasins de Virgin en France ?

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4 janv. 2013

La probable mise en cessation de paiement de Virgin, après un comité d’entreprise extraordinaire convoqué lundi prochain, apparaît d’abord comme un symbole des mutations que connaît l’industrie des biens culturels et de ses lieux de vente physiques, avec l’emprise du e-commerce. C’est aussi un événement qui ne manquera pas d‘interpeller non plus l’ensemble de la distribution physique et Internet, à un moment où les transferts de parts de marché se poursuivent dans nombre de secteurs.

Le magasin Virgin de Marseille, rue Saint-Ferreol (photo Qype/Une note blanche)

Virgin, c’est aujourd’hui pour le consommateur en France 26 points de vente bien placés au cœur des villes et des meilleurs centres commerciaux. Y compris donc aux Champs-Elysées. Ce point de vente phare défraie la chronique depuis des mois et l’annonce de la résiliation du bail pour l’entreprise. Provoquant manifestations des salariés et intérêt d’éventuels repreneurs, au premier rang desquels, et le plus souvent cité, le groupe automobile Volkswagen.

Quid des autres points de vente de Virgin en France ? En fonction des arbitrages judiciaires, mise en redressement ou liquidation, tout ou partie des magasins de la marque se retrouveront sur le marché. Le dépeçage a déjà commencé d’ailleurs avec des fermetures à Mérignac, Metz et récemment à Toulouse par exemple. Dans cette ville, c’est un Zara, en travaux, qui prend la place de Virgin avec une ouverture prévue pour mars prochain. Le groupe Inditex procède en fait dans la Ville rose à un transfert-agrandissement rue Alsace Lorraine en cédant son ancien et plus petit magasin de l’artère à son enseigne sœur Massimo Dutti. A Paris, Virgin avait déjà cédé la place au Printemps au Carrousel du Louvre.

Mais Virgin aujourd’hui, c’est aussi des unités à Nice, Marseille, Bordeaux centre-ville, Montpellier, Rennes, Strasbourg, Lyon Presqu’Île, Saint-Lazare, Carré-Sénart, Saint-Quentin-en-Yvelines, Les Quatre Temps, Belle Epine, etc. Des lieux généralement très convoités par certaines sociétés, notamment étrangères.

Ces unités trouveront-elles un repreneur unique ou feront-elles l’objet de reconfigurations de la part des bailleurs ? Selon des professionnels de l’immobilier interrogés, la deuxième solution paraît la plus probable en centres commerciaux, tant les demandes sont fortes mais pas toujours sur les surfaces d’un Virgin. Des sources syndicales de l’enseigne indiquent aussi que les loyers de certains sites étaient très élevés.

Autre élément susceptible de peser sur la reprise des points de vente: que deviendra le personnel de Virgin ? L’enseigne compte 1000 salariés en France. Déjà, ces effectifs ont fondu de 20% sur les deux dernières années. Les syndicats de salariés de l’entreprise ont promis de se battre pour sauvegarder les intérêts du personnel. Comme le souligne un de nos interlocuteurs, reprendre un point de vente Virgin, qui plus est dans le cas d’une procédure, doit conduire à faire une proposition qui tienne compte des intérêts des salariés. Par exemple, à Toulouse, Zara avait fait une proposition de reprise du personnel de l’ancien Virgin.

En clair, la situation de Virgin face à l’évolution du commerce des biens culturels est malheureusement limpide. En revanche, la ou plutôt les solutions ne seront sans nul doute pas simples à mettre en œuvre…

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