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20 sept. 2022
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Redonner pousse les marques à encourager la collecte textile

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20 sept. 2022

Relier plus étroitement les consommateurs aux dispositifs de collecte textile, pour favoriser le recyclage, est la mission de départ de Redonner, une start-up lancée en 2020 par Valentine Silvin Collon. Elle propose aux marques une solution digitale, qui s’intègre sur leur e-shop, dans le but d’encourager les clients à opérer des dons de vêtements en échange d’une récompense (le plus souvent une réduction sur de futurs achats). Un marché de plus en plus concurrentiel.


Redonner


Le dépôt peut s’effectuer dans l’un des 40.000 points de collecte du circuit classique en France (Le Relais, Emmaüs…), une photo du sac devant la borne sera alors demandée pour prouver le don. "Nous nous appuyons sur un pilier qui existe et se structure. On doit massifier la collecte en France. Car aujourd’hui, on ne récupère que 38% des volumes de vêtements mis sur le marché chaque année", expose la dirigeante.

Autre option, des bacs de collecte peuvent être disposés dans les boutiques d’une marque participante, le temps d’une action marketing. "Nous accompagnons les marques dans leur stratégie de communication sur la fin de vie textile, pour sensibiliser leurs clients. Dans ce cadre, la collecte en magasin est organisée de façon ponctuelle, événementielle". La collecte en magasin en continu n’est pas privilégiée car elle peut être "très contraignante pour certains: cela demande de la place en magasin, mobilise une personne responsable et engage tout une dispositif logistique à mettre en place".

Dans le cas de l’opération de rentrée pensée avec la marque de pyjamas et sous-vêtements Arthur, c’est la Croix-Rouge qui viendra prélever les dons effectués dans les 40 points de vente de la griffe. Même principe chez I.Code, la marque du groupe IKKS, qui propose en ce mois de septembre 15 euros de bon d’achat pour 100 euros dépensés, en échange d’un dépôt de vêtements usagés en boutique ou en ligne.


Exemple de l'interface web de la solution (à droite), sur le site de I.Code - Redonner


Des jeunes pousses (Anja Paris, Luz, Belledonne…) aux enseignes plus établies (Maison 123, Suncoo…), Redonner fédère aujourd’hui une centaine de marques partenaires, dont l’objectif est d’encourager la collecte mais aussi de "fidéliser leurs clients, ou en acquérir de nouveaux".

Plusieurs forfaits leurs sont proposés par l’entreprise pour des partenariats à long terme, qui évoluent selon le niveau de maturité de la marque. "On pratique des tarifs plus bas pour les jeunes marques, pour lesquels on ne gagne pas forcément d’argent. Notre volonté est de créer un cercle vertueux avec toutes sortes de griffes, pour réorienter aussi les gens vers des acteurs plus responsables lors de leurs achats".

L’entreprise s’engage dans une phase d’accélération, qui sera soutenue par une première levée de fonds à venir. "En plus d’asseoir notre positionnement en France, nous voulons nous développer à l’étranger. Redonner s’est ouvert à la Belgique en début d’année, et nous visons l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne", énumère Valentine Silvin Collon, qui a évolué plus de douze ans dans le secteur de la parfumerie et des cosmétiques dans un grand groupe avant de lancer Redonner en plein Covid, face à la montagne de vêtements à trier dans les armoires de ses enfants.

Depuis deux ans, la start-up a contribué à la collecte de 60 tonnes de textile. Elle est épaulée par l’accélérateur Look Forward de ShowroomPrivé, et a reçu cet été le prix Femmes Entrepreneurs du CNAM.

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