Richemont dit s'attendre à un contexte difficile

Le groupe suisse Richemont, le numéro deux mondial du luxe, a publié ce jeudi des chiffres en demi-teinte pour ses ventes au troisième trimestre, marquées par un recul en Europe qui s'est ajouté à la pression en Asie.

Entre octobre et fin décembre, son chiffre d'affaires s'est monté à 2,9 milliards d'euros, en hausse de 3 % sur un an, a indiqué le groupe genevois qui a de nouveau bénéficié de la faiblesse de la monnaie unique lors de la conversion de ses comptes en euros.

Hors effets de change, elles ont en revanche reculé de 4 %, a précisé le groupe dans un communiqué, détaillant ses ventes pour le troisième trimestre de son exercice 2015-16 décalé.

L'Europe avait connu une forte croissance sur les six premiers mois de l'exercice. Mais, lors des trois mois suivants, les ventes ont reculé de 3 %, les flux touristiques s'étant contractés à partir de novembre.

En Asie-Pacifique, ses recettes ont continué de s'éroder, chutant de 9 % après avoir déjà dégringolé de 17 % au premier semestre, dans un environnement toujours difficile pour le segment de l'horlogerie à Hong Kong et Macao. Les ventes se sont en revanche améliorées en Chine.

En horlogerie, les ventes du groupe, dont le portefeuille de marques inclut notamment Piaget et IWC, se sont contractées de 4 % à taux de change constants.

Les Maisons de joaillerie, qui englobent Cartier et Van Cleef & Arpels, ont vu leur chiffre d'affaires fléchir de 5 %, plombées par la baisse des ventes dans leur gamme de montres, a précisé Richemont tout en soulignant que la demande était restée bonne pour les bijoux.

Le groupe a dit s'attendre à ce que ce contexte difficile se maintienne sur les trois prochains mois.

A 9h57 GMT, le titre cède 2,29 % à 63,95 francs suisses alors que le SMI, l'indice des valeurs phares de la Bourse suisse, perd 2,06 %. Swatch Group, le numéro un mondial de l'horlogerie, se replie de 1,09 % dans son sillage.

« Les ventes sur ce trimestre de Noël étaient légèrement en dessous de nos attentes, l'Europe étant plus faible, mais l'Asie, montre un premier signe d'amélioration », a relevé Rene Weber, analyste chez Vontobel dans un commentaire boursier, bien que Hong Kong reste fortement en baisse, a-t-il nuancé.

S'il prévoit d'ajuster ses estimations de bénéfices légèrement à la baisse, il a toutefois maintenu sa recommandation à l'achat, jugeant la valorisation du titre « attrayante » après sa décrue l'an passé.

L'action avait pâti des inquiétudes sur la croissance chinoise et chuté de près de 19 % en 2015. Depuis le début de l'année qui vient de commencer, le titre a perdu 9 % supplémentaire.