Roberto Vedovotto au centre d’une enquête pour délit d’initié

Auteur :

Dominique Muret

Publié le
16 oct. 2015

Roberto Vedovotto a, fin mai 2014, vendu des actions de Safilo, le groupe de lunetterie qu’il a dirigé jusqu’en octobre 2013, rejoignant Kering en novembre de la même année. Soit trois mois avant que ne soit faite l'annonce, le 2 septembre 2014, que le groupe de luxe français allait créer sa propre société de lunettes, Kering Eyewear, mettant fin de manière anticipée à l’important accord de licence entre Safilo et Gucci. Dans ce contexte, le Parquet de Milan a ouvert une enquête pour délit d’initié, révèle Reuters.

Selon les magistrats italiens, Roberto Vedovotto, qui participa à cette décision puisque partie prenante du projet, aurait en effet utilisé cette information privilégiée pour vendre ses actions avant que l’annonce de l’arrêt du contrat avec Gucci ne soit faite, entraînant la chute des actions Safilo. De fait, au lendemain de l’annonce, le 3 septembre, le titre du lunetier plongeait de 27,38%.

L’agence Reuters cite un décret de saisie émis par le Parquet de Milan, dont elle a pu prendre connaissance, ordonnant la « saisie préventive » de 1,3 million d'euros d'actifs appartenant à Roberto Vedovotto.

Le manager est l'artisan du lancement de Kering Eyewear, société qu’il dirige et dont il est aussi actionnaire à 30 %, créée par le groupe de luxe français pour s’occuper de l’activité lunettes de toutes ses griffes avec l’objectif ambitieux de reprendre en main le contrôle de ce juteux segment, où Kering est présent à travers 11 marques gérées jusque-là en licence par différents lunetiers.

Une affaire qui ne manquera pas d’embarrasser Kering Eyewear, qui se retranche pour l’instant derrière un « no comment », alors que la nouvelle société a pris son envol en juin dernier et que commencent à être présentées les toutes nouvelles collections de lunettes réalisées sous son égide.