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18 sept. 2013
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Royaume-Uni: un parfum de reprise

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18 sept. 2013

A l’occasion de la publication des résultats de Next le 12 septembre dernier, son directeur général Lord Wolfson faisait preuve d’un optimisme mesuré: "Nous sommes actuellement à un moment clé où le credit crunch (le resserrement des conditions de crédit, ndlr) est derrière nous et où nous commençons à percevoir le début de la reprise".


Oxford Street à Londres. Photo AFP



Ces propos, qui font écho à ceux d’autres dirigeants du secteur, reflètent l’amélioration récente des ventes du secteur de l’habillement. Les conditions météorologiques exceptionnelles en juillet et en août en Angleterre ont ainsi dopé les ventes estivales: les ventes au détail en valeur ont progressé en juillet à hauteur de 3,9 % sur une année en valeur, et de +2,2 % à données comparables, selon le BRC, l’organisme de supervision du secteur de la distribution. Cette embellie s’est prolongée en août, avec une croissance de 3,6 % des ventes et de 1,8 % en données comparables.

Le secteur de l’habillement s’est particulièrement bien comporté en se hissant à la première place des meilleures ventes dans la catégorie non-alimentaire. Ce secteur a également sauvé le secteur de la vente en ligne, qui a accusé son plus faible taux de croissance entre juin et juillet depuis janvier 2010 outre-Manche. Outre la météo, les experts ont justifié l’embellie des ventes par l’impact positif des événements heureux: la naissance du Royal Baby ainsi que les victoires sportives anglaises à Wimbledon et sur le Tour de France ont aussi permis de doper la confiance des ménages britanniques. L’appétit retrouvé des consommateurs pour le shopping se conjugue aussi à la poursuite d’un phénomène de baisse des prix drastique dans ce secteur: sur une année, les prix dans l’habillement et la chaussure ont baissé de 9,7 %, soit la chute la plus élevée enregistrée par l’indice Nielsen Shop Price depuis sa création en décembre 2006.

Les experts restent en revanche prudents sur le prolongement de cette tendance positive: "Les distributeurs vont maintenant tenter de vendre les lignes restantes de la saison estivale et prier pour que l’on n’assiste pas à un été indien, ce qui risquerait de compromettre les ventes des collections de la saison automne-hiver qui sont déjà en magasin", explique Clive Black analyste au sein de Shore capital. Les signes positifs commencent à se multiplier: la Banque Centrale d’Angleterre vient de relever ses prévisions de croissance pour le troisième trimestre à 0,7 % comparé à 0,5 % lors de ses précédentes estimations, conséquence d’une amélioration de la consommation des ménages.

Les directeurs financiers des principaux groupes de distribution outre-Manche parient aussi sur une croissance du secteur au cours des 12 prochains mois: selon une étude réalisée conjointement par la banque britannique RBS et le cabinet de conseil BDO, 4 directeurs financiers interrogés sur 5 s’attendent à une embellie significative. "Si la publication de bons indicateurs macro-économiques se poursuit jusqu’au milieu de l’automne, le secteur en général, et les survivants de cette profonde récession, pourront sans doute connaître un beau Noël", estime Clive Black.

Mais dans l’attente d’une concrétisation des bonnes nouvelles, le secteur de l’habillement britannique continue à tirer les leçons de la crise: selon une étude publiée en août par le cabinet d’études Conlumino, l’augmentation des chiffres du chômage depuis 2007 a considérablement érodé le secteur des ventes de vêtements portés dans le cadre professionnel: le manque à gagner s’élève, selon le cabinet, à 706 millions de livres (825 millions d’euros) pour les cinq dernières années...

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