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Sephora projette de s'installer en Iran dès l'an prochain

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8 nov. 2015

Sephora projette d'ouvrir plusieurs magasins en Iran dans le courant de l'année prochaine, devenant ainsi le premier vendeur de cosmétiques européen à investir directement dans le pays, qui sort tout juste de plusieurs années de sanctions économiques.

Sephora, qui fait partie du groupe LVMH et exploite environ 2 000 magasins à travers le monde, souhaite développer sa présence en Iran où l'intérêt pour les cosmétiques - et en particulier pour les articles de maquillage - est très élevé.

Sephora

Avec 80 millions d'habitants, l'Iran est le deuxième marché pour les cosmétiques au Moyen-Orient, derrière l'Arabie saoudite, avec des ventes dépassant les 3,5 milliards d'euros en 2014, selon les données d'Euromonitor.

Le marché des produits de beauté et des soins personnels devrait par ailleurs tripler au cours des cinq prochaines années, pour dépasser les 10 milliards d'euros, selon les prévisions du cabinet d'études.

« Les discussions avec les distributeurs sont déjà très avancées », a déclaré une source impliquée dans le projet. Sephora pourrait ainsi ouvrir jusqu'à sept boutiques.

La fin des sanctions signée à Vienne en juillet dernier devrait permettre le décollage économique d'un pays où l'intérêt pour les produits de beauté occidentaux a toujours été forte.

« Nous estimons que les femmes, toutes catégories confondues, dépensent jusqu'à un tiers de leur revenus en produits de beauté », précise Reza Miremadi, qui distribue in Iran les marques mass market de L'Oréal, comme Maybelline et Garnier.

Plusieurs managers de LVMH ont ainsi fait le voyage jusqu'à Téhéran au mois de septembre, suivis par des cadres de Dior, Louis Vuitton et Bulgari en octobre. Le Comité Colbert, qui rassemble plus de 80 marques de luxe, prépare par ailleurs un voyage pour le printemps prochain.

« Beaucoup de gens ne savent pas que la relation des Iraniens avec le luxe est très proche de celle des Français ou des Italiens », selon Sara Yalda, un écrivain franco-iranien qui proposera l'an prochain à Paris une série de conférences sur l'Iran. « Je pense que les marques de luxe vont y avoir beaucoup de succès. »

Pourtant, plusieurs acteurs du luxe, comme Chanel, Kering ou encore Dior font preuve d'une certaine prudence, en adoptant une attitude attentiste.

« Nous souhaitons voir comment évoluent les choses du point de vue politique et s'il existe une infrastructure de distribution adaptée », a ainsi déclaré Sidney Toledano, le directeur général de Dior. En effet, les accords de Vienne prévoient un retour aux sanctions si l'Iran ne remplit pas ses obligations.

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