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Soldes : l'été débute, mais l'euphorie n'est plus là

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AFP
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24 juin 2015

Les soldes d'été débutent officiellement ce mercredi à 8h, mais l'euphorie d'antan n'est plus vraiment au rendez-vous, les consommateurs ayant déjà en partie profité des bonnes affaires lors de pré-soldes alors que plusieurs professionnels remettent en cause la pertinence du système.

Martine Pinville lance symboliquement les soldesdepuisles Galeries Lafayette Haussmann - Matthieu Guinebault/FashionMag.com


Le coup d'envoi de la course aux rabais - qui cette année durera six semaines et non plus cinq en raison de la suppression des soldes flottants - a été donné par la nouvelle secrétaire d'Etat au Commerce, Martine Pinville, qui s'est rendue dans les grands magasins parisiens aux premières heures du jour. Visite durant laquelle elle s'est engagée à faire prochainement un point sur les soldes, dont nombre de professionnels réclament une remise à plat.

Mais les Français, eux, n'ont pas forcément fait l'effort de se lever si tôt. Le premier jour des soldes, pour lequel autrefois nombre de consommateurs posaient un jour de congés, ne suscite plus de ruée. Selon Brandalley, site de vente en ligne, seuls 27,2 % le jugent intéressant, beaucoup de clients préférant attendre les deuxième et troisième démarques pour bénéficier de tarifs plus avantageux.

Sans compter tous ceux qui auront déjà tout dépensé avant même l'ouverture officielle, lors de diverses promotions et ventes privées dans les semaines précédentes.

Autrefois réservés à quelques privilégiés, ces pré-soldes sont désormais légion. Mardi, à la veille du jour J, un Promod parisien proposait déjà à ses clientes fidèles des remises jusqu'à -50 % à travers des discrètes pastilles de couleur, tandis qu'un magasin multimarques n'hésitait pas à afficher clairement ses prix barrés.

Résultat : alors qu'à l'été dernier, 64 % des Français considéraient les soldes comme la meilleure stratégie pour faire de bonnes affaires, ils ne sont plus que 47 % à le penser actuellement, les réductions ponctuelles ayant désormais leur préférence.

Selon plusieurs sondages, seuls 60 % des Français ont l'intention de faire les soldes d'été, soit une chute de près de 15 points en un an.

Certes, 16 % d'indécis pourraient finalement décider de se joindre à l'événement, mais malgré tout les budgets seront en baisse, souvent en dessous des 200 euros.

Aujourd'hui, « le terme soldes ne veut plus dire grand-chose, (...) galvaudé par les systèmes de promotions quasi-permanentes », estime Aude de Moussac, experte consommation chez Kurt Salmon, cabinet de conseil international en management.

Plusieurs professionnels réclament même une refonte totale du système.

Daniel Wertel, président de la Fédération française du Prêt à porter féminin souhaiterait un décalage de la date d'ouverture, dénonçant « l'inadéquation entre la date des soldes et la durée de vie des produits », certains commerçants n'ayant commencé à vendre leurs pièces d'été que début juin en raison d'une météo maussade.

« Notre projet est de nous attaquer aux soldes. Notre avis est qu'ils se tiennent un mois trop tôt (...) et qu'ils durent trop longtemps. (...) Cela tue le commerce », estime-t-il.

« Le système actuel va droit dans le mur », renchérit Bernard Morvan de la Fédération nationale de l'habillement. « Avec les promos quasi-permanentes, on est en soldes toute l'année, il faudrait tout remettre à plat, les dates, les rythmes et même la législation autour des promotions », explique-t-il.

Malgré cela, la période des soldes d'été demeure un enjeu important en termes de ventes pour certaines enseignes. Le Printemps Haussmann y réalise environ 11 % de ses ventes annuelles.

Pour séduire des clients habitués aux prix barrés, beaucoup de commerçants devraient donc consentir à des rabais importants dès les premiers jours, comme Darty (-60 % à -80 %) ou Conforama (-70 %), même si certains pourraient échelonner davantage leurs remises.

La bataille sera rude, car crise oblige, les Français prévoient majoritairement de n'acheter qu'un ou deux articles en soldes cette année.

Seul point d'optimisme, l'envie d'acheter semble revenue, alors que quelques signes de reprise économique apparaissent. Le Crédoc note que les ventes de vêtements ont progressé de 2,8 % au premier trimestre.

Par Delphine PAYSANT

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