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1 nov. 2013
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Sun Guowei : "Les jeunes stylistes chinois doivent gagner en maturité"

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1 nov. 2013

Le salon pékinois de la mode jeune, Chic Young Blood, s'est tenu du 25 au 27 octobre dans le voisinage direct de la fashion week. Un rendez-vous dynamique décliné du grand salon Chic, et qui doit encore séduire les marques étrangères en quête d'implantation chinoise. C'est ce qu'explique à FashionMag le directeur général de China World Exhibition, Sun Guowei, qui co-organise le rendez-vous.

Le salon Chic Young Blood en octobre 2013


FashionMag - Quel avenir voyez-vous pour Chic Young Blood ?
Sun Guowei - C'est la 3ème édition de ce salon, et à chacune d'entre elles, nous cherchons la bonne voie de développement pour ce rendez-vous. Concrètement, je pense que nous allons collaborer avant tout avec des marques de petites et moyenne taille, en voie de développement. A contrepied des salons traditionnels qui regroupent des marques venues simplement exposer, sur Chic Young Blood, il s'agit de montrer la créativité des griffes mais aussi de créer une environnement riche en activités autour. Ce qui le rend très attractif pour les visiteurs de la génération à laquelle notre offre se destine. Des tendances tournées vers les jeunes et les adolescents, qui ont un vrai sens du design et de la tendance. Même si on mise beaucoup en Chine sur le marché haut de gamme, il y a une demande importante des jeunes, notamment sur le prêt-à-porter très pointu d'un point de vue mode. En Allemagne, le salon BBB prend un parti similaire.

FM - Quelle place est amenée à prendre l'international dans votre offre ?
SG - Ces trois dernières années, le salon s'est beaucoup appuyé sur le marché intérieur, et également sur les marques étrangères. Mais ces dernières ne sont sans doute pas encore habituées au marché chinois. Le travail de développement auprès de ces griffes venues d'ailleurs doit donc pour l'heure faire face à quelques difficultés. Je voudrais néanmoins que nous nous développions davantage sur cet aspect. Notamment via nos agents en Europe, mais également en rencontrant les fédérations locales, comme cela a déjà été le cas en Turquie et en Grande-Bretagne par exemple. Ou bientôt en France via des rendez-vous avec les entreprises françaises.

FM - Qu'en est-il de la collaboration avec de grands salons étrangers, qui pourrait vous apportez des exposants ?
SG - Par le passé, nous avons échangé avec le salon Bread&Butter. Mais je pense qu'il y a eu des malentendus, et cela n'a pas abouti. Durant cette édition, j'ai rencontré les représentants du salon Magic. Donc c'est un fait : nous sommes tout à fait ouverts à des collaborations avec des salons étrangers. Le marché chinois de la mode jeune va prendre une grande importance. Comme en témoigne les nombreuses évolutions de ces dernières années. Notamment avec ces marques évoluant vers les offres saisonnières. Nous avons affaire à des stylistes réactifs, et c'est précisément ce dont notre salon a besoin. Nous sponsorisons pour cela en parti la fashion week.

FM - Quel regard portez-vous sur la création chinoise actuelle ?
SG - Je suis impressionné par sa créativité. Néanmoins, les jeunes stylistes chinois doivent gagner en maturité. Cette future génération, qu'attend un grand succès, doit pour l'heure continuer à étudier. Aussi bien sur le style et les couleurs que sur les nouvelles matières. Pour ce salon, nous voulons donc convier de plus en plus de jeunes stylistes, afin qu'ils puissent trouver de nouvelles inspirations ici. Je pense qu'il y a des marges de collaboration concernant les tendances. Pour les prochaines éditions, je souhaite par exemple collaborer avec le bureau de style WGSN en vu d'un espace dédié.

FM - En attendant, quels conseils donnez-vous aux jeunes créateurs chinois ?
SG - Qu'ils voyagent, pour voir le monde extérieur. Qu'ils lisent beaucoup d'ouvrages sur la mode et visitent un maximum de salons qui leur apporterons une vision de ce qu'il devront parvenir à faire. J'ai visité les salons parisiens de la Porte de Versailles, et cela saute aux yeux qu'il demeure pour l'heure un écart important entre les créations présentées en France et le travail des créateurs chinois.

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