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7 sept. 2020
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Thunderstone procède à une deuxième levée de fonds

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7 sept. 2020

L'année 2020 sera-t-elle celle de la montée en puissance de Thunderstone? Imaginée en 2018 et lancée l'an passé par Arthur de Soultrait, la start-up qui mêle commerce physique et plateforme digitale vient de finaliser une levée de fonds d'un million d'euros.


Le showroom de Thunderstone a ouvert début septembre dans la gare Montparnasse à Paris - DR


Pour ce second tour de table, la société créée par le fondateur de Vicomte A, qui a depuis quitté la marque, a vu ses actionnaires historiques appuyer leur soutien, mais a surtout enregistré l'apport de LDRP II, le fonds d’investissement de Laurent Dassault. Le cadet des quatre enfants de Serge Dassault (Groupe Dassault) est un business angel qui a déjà investi dans de jeunes sociétés françaises comme Mirakl ou AnotherBrain.

"Cette levée de fonds va nous permettre de recruter un directeur technique (CTO) pour renforcer nos capacités de déploiement et l'expérience client, explique Arthur de Soultrait. Nous allons aussi appuyer notre présence commerciale. Les multimarques, les grands magasins et les foncières : tous sont intéressés par notre proposition."

Concrètement, Thunderstone s'appuie sur une proposition de marques répertoriées dans sa place de marché. Elle en compte aujourd'hui une soixantaine comme K-Way, National Standard, Rivieras, Olow, Caval et Faguo dans la mode mais aussi Bang Olufsen, Theline ou Respire sur d'autres catégories de produits.

La spécificité de cette marketplace est d'être une solution digitale s'adressant aux acteurs de la vente physique. Le client final passe commande lors de sa visite dans un magasin via les tablettes ou les grandes bornes digitales directement sur la place de marché qui est reliée aux sites marchands des marques.

Avec cette approche, Arthur de Soultrait, qui a pu constater lorsqu'il dirigeait Vicomte A la contrainte du poids des stocks, de l'optimisation des mètres carrés d'une boutique ou encore de la concurrence entre commerce physique et digital, explique vouloir répondre aux besoins des marques et des points de vente.

La start-up a implanté durant l'été deux showrooms, en accord avec la foncière Altarea Cogedim, dans le centre commercial Nice Cap 3000, récemment rénové, et au sein de la gare Montparnasse à Paris. Des espaces qui lui permettent de présenter son concept. Sur place, il n'y a que des produits de démonstration en taille M, avec quelque unités de différentes tailles en stock pour l'essayage. Mais l'achat se fait sur la plateforme et le client décide de recevoir le produit chez lui ou de le récupérer en magasin.


Le showroom présente une sélection des produits disponibles sur la place de marché et achetable via la borne digitale - DR


Au début des années 2010, plusieurs acteurs de la distribution mode avaient tenté d'intégrer des écrans digitaux dans leurs magasins, comme par exemple le groupe britannique Marks & Spencer en 2011, lorsqu'il avait effectué un retour en France sur les Champs-Elysées.Une approche qui n'avait à l'époque pas convaincu la clientèle.

"En quelques années, les habitudes ont totalement changé sur ce point, estime Arthur de Soultrait. Il n'y a plus de freins aujourd'hui. L'utilisation des bornes a été démocratisée par la restauration. Chez McDonald's, ils ont même enregistré une progression du panier de 14% là où ils implantent les bornes. Nous discutons avec les foncières des possibilités de développement. Dans un cadre événementiel, cela permet d'animer une allée ou un corner sur quelques mètres carrés avec une borne. Nous avons mis cela en place à Cap 3000 autour du Tour de France et cela a très bien fonctionné."

Et de poursuivre : "En ce qui concerne les multimarques, ils composent leur sélection dans l'offre de la marketplace. Si les marques sont d'accord, ils ont une sélection de produits qu'ils pourront disposer en magasin, avec un accès à l'ensemble du catalogue de Thunderstone. Surtout, comme leurs budgets sont assez limités pour la prise de risque, cela leur permet de tester des marques, de rafraîchir leur offre, tout en renforçant leur profondeur de gamme avec le digital. Avec la situation sanitaire des derniers mois, nous voyons un intérêt très fort des commerçants indépendants et une accélération de leur mutation."

Sur le mois de septembre, la société va compter une quinzaine d'implantations en France en entrant chez Twins à Paris, Switch-On à Béziers, Fabien à St Quentin, Brooklyn à Pau, Aubrun à Bourges ou encore l'enseigne Begue qui a des magasins à Tours et Orléans. Thunderstone vise une cinquantaine de points de vente d'ici la fin de l'année et entend référencer l'offre d'une centaine de marques.

Une ambition qui apparaît en adéquation avec les attentes du marché. La Fédération nationale de l'habillement, militant pour une avancée sur ce point, a relevé récemment que 78% des multimarques de mode indépendants ne sont pas digitalisés. Avec le confinement et les contraintes sanitaires liées à la pandémie de Covid-19, nombre de commerçants souhaitent à présent combler ce retard.

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