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Usine Lejaby de Haute-Loire : "cinq pistes sérieuses" à l'étude

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26 janv. 2012

LYON, 26 jan 2012 (AFP) - Les pouvoirs publics recherchent activement un repreneur pour l'usine Lejaby d'Yssingeaux (Haute-Loire) qui doit fermer, "cinq pistes sérieuses" étant creusées, alors qu'Alain Prost, le nouveau patron du fabricant de lingerie, est prêt à laisser les machines sur le site.

"Nous avons cinq pistes sérieuses" de repreneurs, a annoncé jeudi le ministre de l'Enseignement supérieur et maire du Puy-en-Velay, Laurent Wauquiez.


Arnaud Montebourg à l'usine Lejaby, en Haute-Loire, le 20 janvier 2012.AFP/THIERRY ZOCCOLAN

"Mais, il faut être très prudent, ne pas donner de faux espoirs" aux 93 salariés dont 90 femmes de l'atelier, a-t-il averti dans le quotidien Le Progrès.

La fermeture de la dernière usine de Lejaby en France, dont la production va aller en Tunisie, a relancé le débat sur la désindustrialisation.

"Avec le préfet du Rhône, nous avons d'ores et déjà des contacts avec ces repreneurs" et "des rendez-vous sont pris", a assuré l'élu de Haute-Loire.

Le préfet a obtenu mercredi du nouveau président de Lejaby, Alain Prost, qu'il laisse les quelque 200 machines à coudre dans l'atelier.

"Il nous a demandé de participer" pour faciliter une reprise de l'usine d'Yssingeaux, et "nous avons acquiescé", a rapporté jeudi M. Prost lors d'une conférence de presse.

"Nous avons même proposé d'envoyer du matériel plus performant" du siège de Rillieux (Rhône), a-t-il renchéri, citant une table de coupe laser qui ne sera plus utilisée étant donné que l'atelier coupe y ferme.

A Yssingeaux, la prudence reste de mise. "Garder les machines, c'était notre demande puisqu'il n'en a pas besoin, il a tout ce qu'il faut en Tunisie", a réagi Bernadette Pessemesse, déléguée CGT de l'usine.

"Pour une reprise, il faut quelque chose de solide", a-t-elle plaidé, assurant "garder espoir" et notant que "la mobilisation paie". L'usine est occupée depuis plus d'une semaine.

Selon M. Wauquiez, "il est trop tôt" pour dire combien de salariés pourraient être gardés et "il y a des situations différentes parmi les salariés". Leur moyenne d'âge s'élève à 52 ans.

Pour chacune des pistes, "nous allons mettre sur la table le maximum d'argent et d'accompagnement en terme de réindustrialisation, afin de garder les emplois", s'est-il engagé.

M. Prost, ancien PDG de l'Italien La Perla, se sent "responsable, concerné, quelquefois même coupable" par rapport à ces salariés. "Je continuerai de faire mon possible pour trouver une solution pour les gens d'Yssingeaux et de Rillieux", a-t-il promis, alors qu'il reprend au total 195 salariés sur 450 en France.

Le tribunal de commerce de Lyon a choisi le 18 janvier son projet de reprise de Lejaby, qui était en liquidation depuis fin décembre. Il prévoit de redéfinir l'identité de la marque, de renouer avec l'innovation et de relancer la publicité, avec 7 millions d'euros d'investissement à la clé.

"Sur trois ans ce projet ne dégage quasiment aucun résultat", aucun bénéfice, et "il faudra travailler deux fois plus", a averti M. Prost, qui s'est associé au principal sous-traitant tunisien de Lejaby, au fils d'un ancien PDG de la société et à un fonds italien.

En outre, le président de la Maison Lejaby, nouveau nom de la société, entend lancer cette année "une nouvelle ligne de luxe", "100% designed et made in France", avec une équipe de 20 personnes à Rillieux et le soutien de l'Etat et des collectivités, escompte-t-il. "Il y a une pression positive pour ce projet Lejaby couture", a-t-il remarqué.

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