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Vertbaudet: le piquet de grève évacué par la police

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16 mai 2023

Après presque deux mois de mobilisation, les salariés grévistes qui tenaient un piquet de grève sur le site de l'entreprise de puériculture Vertbaudet à Marquette-lez-Lille (Nord) en réclamant une revalorisation salariale ont été délogés mardi matin par la police, a indiqué la CGT sur place.


Des salariés de Vertbaudet dégagent l'accès au site de la marque de vêtements à Marquette-lez-Lille (Nord) après l'évacuation par la police d'un piquet de grève le 16 mai 2023 - AFP


Après l'évacuation, survenue vers 9h30, des policiers ont tenu à distance les grévistes, ont constaté des journalistes de l'AFP, tandis que des salariés non grévistes, selon la CGT, démantelaient le piquet de grève.

Environ 80 salariés de l'entrepôt, majoritairement des femmes, sont en grève depuis le 20 mars à l'appel de la CGT, minoritaire dans l'entreprise pour réclamer des augmentations salariales. Mais ces grévistes sont déterminées à poursuivre leur mobilisation, a assuré à l'AFP l'une d'entre elles, Anaïs Vanneuville.

"La rage monte de plus en plus, un cran a été dépassé, on ne lâchera rien, une fois qu'ils auront évacué le site, nous allons reprendre la place", a-t-elle affirmé.
Les grévistes demandent "le minimum, 150 euros net par mois pour nous permettre de ne pas survivre, mais de vivre correctement", a ajouté la salariée, préparatrice de commandes depuis neuf ans.

La CGT, minoritaire, a refusé début mars de signer un accord sur les négociations annuelles obligatoires (NAO), validé par FO et la CFTC, qui représentent à elles deux 63% des salariés. L'entreprise Vertbaudet "a demandé le concours de la force publique" pour "procéder à l'expulsion de tout occupant illicite de son site", a indiqué la préfecture du Nord dans un communiqué.

Elle a mis en cause "de nombreux et graves troubles à l'ordre public" qui ont "été constatés ces derniers jours, mettant en danger l'intégrité physique des personnes présentes sur le site, notamment les centaines de salariés y travaillant". La préfecture cite notamment un "incendie volontaire d'un poste électrique".

La direction de Vertbaudet a affirmé de son côté dans un communiqué qu'elle restait "entièrement mobilisée" pour aboutir, "dans le cadre d'un dialogue ouvert et constructif" avec l'ensemble des organisations syndicales, "à la résolution du conflit dans l'entreprise", chiffrant à "72 salariés sur les 327 que compte le site" les employés poursuivant le mouvement de grève.

Selon la CGT, les forces de l'ordre étaient déjà intervenues lundi sur le piquet de grève, et avaient interpellé deux militants non salariés du site, placés en garde à vue. Sollicité par l'AFP, le parquet de Lille n'a pas communiqué dans l'immédiat sur les suites données.

A Paris, près de 70 personnes se sont rassemblées devant les bureaux d'Equistone Partners Europe (fonds d'investissement qui a repris en 2021 Vertbaudet), a indiqué la préfecture de police à l'AFP.

Ces militants de la CGT "venus en soutien" aux grévistes de Marquette-lez-Lille, selon Amar Lagha, secrétaire général de la Fédération Commerce et Services de la CGT qui a prévenu : "S'il faut qu'on occupe des magasins parisiens, on le fera !"

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