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5 sept. 2021
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Who's Next: un retour séduisant

Publié le
5 sept. 2021

Présentation des pièces phare des collections de la saison Printemps-été 2022, essayages de robes et même discussions sur le nombre de pièces commandées. Depuis vendredi et jusqu’à ce lundi soir le parc des Expositions de la Porte de Versailles vibre à un rythme qu’il n’avait plus connu depuis plus d’un an et demi. Le salon Who’s Next, faisait sa rentrée en physique à Paris pour mettre en lumière les propositions de quelque 700 marques dans deux halls. Un premier évènement physique d’une telle envergure pour la mode dont l’ambiance et la performance étaient scrutées de près par de nombreux acteurs du secteur et au-delà.


L'entrée du Who's Next - MD pour FNW



En effet,  après des mois de digitalisations, de contraintes de déplacements, de changements de pratiques commerciales, nombre d’observateurs s’interrogeaient sur la pertinence d’un retour aux rencontres commerciales. Bien sûr, alors qu’il a rassemblé les salons Impact (dédié à l’offre responsable), Bijhorca (dédié au bijou et qui a rejoint le giron de l’organisateur WSN Developpement en début d’année) et Traffic (proposant des solutions de services pour les entreprises de mode) mais aussi Exposed et Riviera (consacrés à la lingerie et au balnéaire), l’évènement a du se passer de nombres d’exposants internationaux et a peiné à convaincre certains acteurs phare du secteur. Il affichait, malgré 250 nouvelles venues, une proposition de marques nettement inférieure aux éditions pré-Covid.

Mais malgré ce format réduit, le salon a su générer une belle attractivité. Preuve de cet intérêt, alors que ces dernières années le secteur n’était plus forcément au cœur des préoccupations politiques, Alain Griset, ministre délégué aux TPE et PME a arpenté les allées et rencontré les entrepreneurs lors de la journée inaugurale.

"C’est un immense plaisir de pouvoir participer de nouveaux à des évènements physiques. Il y a un an j’étais déjà venu (Sur le salon Première Classe aux Tuileries, Ndlr) et personne n’imaginait qu’à la rentrée nous pourrions avoir un tel rendez-vous. Il y a un an c’était l’inquiétude. Aujourd’hui nous sommes dans une situation où les entrepreneurs parlent de projets et d’avenir".

D’ailleurs, lors de la conférence d’introduction du salon, Pierre-François Le Louet, président de la Fédération du prêt-à-porter féminin mettait en exergue les marques présentes durant ces quatre jours: "Je tiens à remercier les marques qui ont décidé d’exposer, de retrouver leurs clients. C’est un signal fort envoyé au marché", a-t-il lancé.


Le salon a attiré de nombreux acheteurs désireux de renouveler leur offre - FNW



Et après trois jours d’activité, cette édition du Who’s Next a éludé certaines interrogations et coché la case de la pertinence de sa tenue. Premier point positif, le salon a su attirer des visiteurs internationaux. "Les acheteurs du grand export sont malheureusement absents, mais nous avons reçu vendredi des visiteurs venant d'Espagne, de Grèce, d'Italie et de Belgique" énumère Sandrine Amadoux, responsable image, marketing et communication de la marque Grace et Mila, présente dans le hall 6.
 
 "En termes de visitorat, nous avons été agréablement surpris d'avoir une part importante d'internationaux. Nous avions entre 18% de visiteurs étrangers enregistrés et vendredi ils représentaient 27% des entrants sur le salon", explique Fréderic Maus, directeur général de WSN Développement, l’organisateur de l’évènement, qui précise que le nombre de visiteurs est de 20% inférieur à la dernière édition de septembre 2019. "Mais nous avons 30% d’exposants en moins. Cela donne plus d’opportunités aux marques présentes d’être en contact avec ces visiteurs".
 
Visiblement, même si certains regrettaient que la taille du salon soit modeste par rapport aux années pré-Covid, ce ratio a satisfait les attentes de nombreux exposants.
 

Le salon Impact a apporté une offre orientée sur les collections responsables - FNW


"Cette session était une opportunité d'analyser le marché et comment chacun s’est adapté après des mois chacun de son côté sans pouvoir voyager, explique de son côté Kostas Papadopoulos, responsable de la marque grecque Access Fashion. Sur cette session, il manque tout de même nos clients internationaux que l’on rencontrait au Who’s next. C'est pour cela que nous avons pris un stand plus petit. En revanche les Français sont là et nous avons eu beaucoup de nouveaux prospects. Le digital nous a permis de travailler avec les clients qui nous connaissent pendant la période qui vient de s'écouler mais le retour aux salons est important pour rencontrer et présenter notre qualité à de nouveaux clients".
 
Pour autant, ce retour à l’évènementiel n’a pas été sans quelques délicatesses. Les files d’attente à l’entrée, liées notamment aux vérifications des pass sanitaires, mais surtout l’absence de climatisation dans le Hall 5, où exposaient les marques de Fashion Scène et les marques d’accessoires et de beauté, ont généré le premier jour une grogne parmi les exposants.

Compliqué en effet, pour les spécialistes du pull cachemire ou des pièces de dessus, de faire essayer leurs produits avec des températures caniculaires. Les jours suivants, le parc d’Exposition n’ayant pas réparé l’installation, les équipes d’organisation ont voilé les grandes baies vitrées du hall afin de faire retomber les températures. Malgré cet impair, globalement, la plupart des exposants se montraient satisfaits de la fréquentation, notant un bon vendredi, suivi d’un samedi correct malgré une matinée calme, et une bonne activité le dimanche. Surtout sur de nombreux stands les signatures de nouveaux clients ont motivé les équipes commerciales présentes.

"Nous nous sommes appelés entre marques et, et même s’il y a des absents, nous nous sommes dit qu'il fallait être solidaires et participer au salon, pour montrer que nous sommes là!" expliquait vendredi soir Olivier Cris, dirigeant de la marque parisienne de cachemire Notshy, qui en une matinée avait déjà signé de nouveaux clients multimarques en région, notamment à Lille, Tours et La Roche sur Yon.
 
Que ce soit dans le Hall 5 ou le Hall 6, le dimanche a aussi été productif, du côté de Karma Koma sur Fashion Scene ou encore de 1083 et Olly Lingerie sur Impact. . "Il y a du passage, même si c'est moins qu'attendu. Il y a eu beaucoup plus de véritables acheteurs sur la journée du dimanche", glissait Ying Wang, directrice générale d’Ekyog.
 
Même son de cloche du côté de la marque Les Tropéziennes, qui bénéficiait d’un emplacement dans le hall 6. "Nous sommes venus avec peu d'attentes et cela a été un super salon pour nous. Nous avons réuni la chaussure et le prêt à porter sur un stand où nous avons fait un gros effort de création et de visibilité. Et cela a payé, explique Lionel Gamondes, qui se charge de coordonner la vente en gros pour la marque qui compte quelque 1.500 points de vente chaussures en France. Nous tenions aussi présenter le prêt-à-porter que nous avons lancé il y a 4 saisons. Et cela a bien fonctionné le vendredi. Le samedi a été calme, mais cela a été très bon pour nous dimanche, avec 16 nouveaux clients juste sur la journée".
 

Sur de nombreux stands, les acheteurs ont passé commandes - FNW


"Nous hésitions vraiment à participer, étant donné que nous ne savions pas si les clients allaient se déplacer. Nous sommes venus en tant qu’exposant historique, explique Sarah Koulla, gérante de la marque de prêt-à-porter féminin Orféo. Mais nous avons vu des clients de toute la France et même des Dom-Tom. Cela a été un bon salon tant en contacts qu’en chiffre d'affaires. Même si on reste loin des niveaux d’il y a trois ou quatre ans.
 
"Pour nous, cette édition était le meilleur moyen de convaincre ceux qui ne sont pas venus sur cette édition. Certains n’avaient pas de stands et sont venus voir. Et ils sont nombreux à nous dire qu’ils ne manqueront pas la prochaine édition, explique Frédéric Maus. Ce qui a bien fonctionné, et valide notre vision de 'concept-storisation' du salon, c’est le fait d’avoir mixé les secteurs sur certaines zones. Avoir de l’accessoire à côté de marques de prêt-à-porter dont les univers se répondent a été très pertinent. Nous avons vu aussi grandir Impact qui était un projet collectif chez nous et qui trouve sa place. Et puis il y a le sujet de l’omnicanalité. Cela fait des années qu’en tant que consommateurs nous le vivons tous. Mais maintenant cela devient concret dans le B2B et notre plateforme CMPX va nous permettre de monter en puissance. Elle sera officiellement lancée le 15 novembre mais nous avons déjà 250 marques de mode, de foot et de sport qui l’ont rejointe et commencent à intégrer leurs catalogues. Cela permet d’avoir le temps du salon et la puissance de l’outil digital ensuite".

Autant d’éléments qui sont encore à découvrir jusqu’à ce lundi soir, pour définitivement valider les aspects positifs de ces retrouvailles autour d’un grand évènement en présentiel.


 

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