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Wish épinglé en France pour pratiques commerciales trompeuses

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1 déc. 2020

La direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF) met en cause ce lundi dans un communiqué le site de vente en ligne Wish pour des réductions de prix "trompeuses" et des produits d’appel pas réellement disponibles.


Wish


Après plusieurs mois d'enquête, le service de Bercy a relevé "de fortes réductions de prix, particulièrement attractives pour les consommateurs (pouvant aller jusqu’à 90% de réduction) mais dénuées de toute réalité économique (elles sont notamment calculées sur la base de prix de référence trompeurs)", ainsi que la mise en avant "de produits de forte notoriété dont certains ne sont pas disponibles" sur la plateforme et des propositions d'articles "présentant des logos et signes distinctifs s’apparentant à ceux de marques déposées notoires (notamment marques de sport, parfums prestigieux…) de nature à induire en erreur les consommateurs".

Wish est notamment connu des utilisateurs de Facebook pour des publicités proposant une sélection plus ou moins aléatoires de produits divers, à des prix défiant toute concurrence, et des rabais dépassant généralement les 85%. Mais, au lieu d'envoyer vers la fiche du produit cliquée, c'est directement vers le l'installation de l'application Wish que renvoient ces publicités. Une fois celle-ci installée, il est souvent impossible de retrouver lesdits produits, malgré un catalogue revendiqué de 640 millions d'objets pour 500.000 vendeurs.

Ces publicités sont d'ailleurs souvent raillées par les internautes, qui s'amusent dans les commentaires des prix dérisoires affichés. Comme une poignée d'euros pour des sneakers de collection ou des ensembles de linge de maison, une dizaine d'euros pour une pièce en fourrure ou encore des produits high-tech de dernière génération à moins de 100 euros.

Chez les professionnels du marketing en ligne, Wish est souvent donné en exemple pour illustrer les écueils posés par les publicités auto-générées, ainsi que les dégâts que cela peut occasionner pour l'image d'une entreprise. Un groupe Facebook s'amuse à ce titre à immortaliser une publicité récurrente de Wish montrant une photo d'un Saddam Hussein hagard, proposant aux internautes d'acquérir l'ancien leader irakien pour 20 dollars.

 Une amende calculée selon le chiffre d'affaires



Le dossier a été transmis par le parquet de Paris. Si elles sont confirmées par le juge, "ces pratiques peuvent conduire à une amende pouvant aller jusqu’à 10% du chiffre d’affaires annuel de la société", selon Romain Roussel, le directeur de cabinet de la DGCCRF.

Wish s’était déjà distingué pendant le premier confinement en vendant des masques ne respectant pas les normes. "Les Français qui utilisent l’application pour y trouver du low cost doivent savoir qu’ils y trouveront surtout des arnaques", a commenté sur Twitter le secrétaire d’Etat au numérique, Cédric O.


Wish est connu des internautes pour ses rabais d'envergure, mais aussi pour les problèmes récurrents dans ses publicités auto-générées - Wish


"Depuis plus d'un an, les enquêteurs de la DGCCRF ont audité les pratiques de Wish", a tweeté hier le ministre. "Fausses promos, soupçons de contrefaçon... les conclusions accablantes de l'enquête ont été transmises au procureur de la République." Un "name&shame" dont Bercy avait il y a un an brandi la menace contre les acteurs en ligne les moins rigoureux.

Créée en 2010 et basée à San Francisco, la plateforme se concentre sur des produits bon marché principalement fabriqués en Chine. Elle a affirmé le 23 novembre avoir 100 millions d’utilisateurs actifs par mois, et se prépare actuellement à une introduction en Bourse aux Etats-Unis. L'entreprise cherche ainsi à lever de 25 à 30 milliards d'euros pour financer son développement international.

(avec AFP)

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