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29 mars 2018
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Kindy relance la machine

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29 mars 2018

Kindy est passée près de la faillite et se relève aujourd’hui sous la houlette de deux entrepreneurs, Thierry Carpentier et Salih Halissi, qui ont repris l’activité chaussette du groupe français – placé en redressement judiciaire depuis début 2017 - à la barre du tribunal de Beauvais en juin dernier. Neuf mois après le changement de mains, la production est bel et bien repartie à Moliens, dans l’usine historique de Kindy, en fonctionnement depuis 1863.


Le site de Moliens existe depuis 1863 - Kindy


Les nouveaux dirigeants, tous deux originaires de Troyes, avec une expérience dans le textile pour l’un et dans la finance pour l’autre, entendent développer le made in France. « Depuis juin 2017, la production dans notre usine a été multipliée par trois, livre Julie Coene, la responsable communication de l’entreprise. Nous allons atteindre 1 million de paires de chaussettes produites à l’année dans l’Hexagone, sur 17 millions de paires au total. Nous allons évidemment continuer en parallèle la fabrication à l’étranger ». Détenue par le groupe, la marque de chaussettes plus haut de gamme Achile est déjà à 100 % fabriquée en France, tandis que Thyo (chaussettes techniques et de sport) devrait atteindre cet objectif d’ici fin 2018.

Sur le plan des ressources humaines, les repreneurs de Kindy ont conservé 60 des 110 emplois du site de Molliens, tandis que 40 personnes ont bénéficié d’un plan de départs volontaires. Depuis le rachat, 20 embauches sont intervenues, notamment au service commercial. Le défi de la société consiste également à recruter de futurs bonnetiers. « Ce métier ne s’apprend plus à l’école : il n’est question que de transmission dans notre usine, de la part des salariés expérimentés vers des apprentis. Perpétuer notre savoir-faire est indispensable », poursuit Julie Coene. Trois nouveaux métiers à tricoter vont rejoindre l’usine dans les deux mois à venir.


L'activité chaussette de Kindy a été repris par la société Galatée, pilotée par Thierry Carpentier et Salih Halissi. - Kindy


Et Kindy va prochainement se lancer dans le tourisme industriel, puisque des visites du site de Moliens seront régulièrement organisées à partir du mois d’avril. « Nous ouvrir vers l’extérieur, c’est montrer qu’on est fier de s’être relevés, pouvoir bomber le torse à nouveau. Lorsque que nous traversions cette phase difficile, nous avons senti un vrai élan de soutien de la part des consommateurs, comme de la plupart de nos acheteurs, qui continuent à nous passer commande. »


Les motifs ont la vedette dans la nouvelle collection de Kindy - Kindy


La marque grand public Kindy, surtout vendue en GMS, doit apporter plus de modernité à ses modèles. « Le style s’était endormi depuis plusieurs années, regrette la responsable. Les collections à venir, et notamment celle de l’été 2019, colleront davantage aux tendances, avec de la fraîcheur et de la fantaisie ». Il faut dire qu’avec la mode du bas de pantalon retroussé et du 7/8, la chaussette se prend pour un accessoire de mode et Kindy entend bien en profiter. D’ailleurs, la baseline de la marque, en place depuis les années 1970, est toujours « les chaussettes de ne cachent plus ! ».

Depuis la reprise, et grâce à la baisse de la masse salariale, les comptes de l’entreprise ne seraient plus déficitaires. La direction ambitionne de générer 17 millions d’euros de chiffre d’affaires pour son exercice 2018.

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