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11 déc. 2018
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Le "Briques et Clics", nouveau modèle de commerce durable selon Candriam

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11 déc. 2018

Contrairement aux idées reçues, l’e-commerce pourrait s’avérer plus écologique qu’il n’y paraît, en dépit des multiples livraisons qu’il nécessite via des véhicules polluants. A un moment où les thèmes de l’écologie et du développement durable trouvent un écho toujours plus grand au sein de l’industrie du luxe, le modèle de commerce combinant la vente en ligne à celle physique, dit "Briques et Clics", semble réunir les éléments les plus indiqués pour limiter l’impact sur l’environnement. Telle est la conclusion inattendue d’une étude réalisée par la société de gestion d’actifs Candriam, leader reconnu de l’investissement responsable.


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Dans son analyse, l’investisseur a pris en compte l’ensemble des éléments pouvant affecter le profil ESG (environnement, social et gouvernance) des différents acteurs de la distribution. Comme il le met en avant dans son étude, les facteurs environnementaux les plus évidents sont les économies d'énergie et de ressources engendrées grâce à la dématérialisation d’une partie de la distribution des produits. Le magasin virtuel élimine une partie des trajets en voiture et donc des émissions de CO2 qui y sont associées. Il permet de réduire les stocks, le gaspillage et l’espace de vente, d’où la réduction de l’énergie consommée principalement par l’éclairage et la climatisation dans un magasin physique.

Certes, aucun modèle de vente au détail ne peut prétendre avoir un impact zéro. Mais par rapport au commerce traditionnel, la vente en ligne est beaucoup plus efficace en termes d'émissions de carbone, considère la société de gestion d'actifs. « En rationalisant les flux de transport, le shopping en ligne peut offrir une solution concrète au défi de la transition énergétique et au problème du changement climatique. La plus grande différence du point de vue de la protection de l’environnement entre e-commerce et distribution traditionnelle résidant dans le déplacement du client sur le dernier kilomètre ».

Les livreurs de colis sont censés s’appuyer sur un processus de livraison optimisé, générant moins d’émissions carbone. Par ailleurs, l'empreinte carbone de la gestion d'un portail de vente en ligne génère des émissions beaucoup plus faibles que l'énergie nécessaire à faire fonctionner un magasin physique entre son espace de vente et ses stocks.

Les livraisons à domicile moins gourmandes en énergie que l'expérience d'achat en magasin

« Le modèle logistique du commerce en ligne élimine les émissions individuelles des véhicules, lesquelles représentent environ deux-tiers des émissions totales provenant de l’expérience d’achat traditionnelle. Par ailleurs, on estime que les livraisons à domicile effectuées par les transporteurs de colis seraient, de façon stupéfiante, 24 fois plus efficientes en énergie que si les consommateurs utilisaient leurs propres véhicules. Pour cette raison, Candriam attribue un bonus ESG aux titres de commerce en ligne purs », souligne le rapport.

 « Alors que le transport des clients représente la principale source d'émissions pour les détaillants hors ligne (près de 80%), l'emballage est le principal élément polluant des e-retailers (près de 65% de leur empreinte carbone), puisqu’ils doivent faire appel à un deuxième emballage pour les expéditions des marchandises. Les sociétés de commerce électronique utilisent des boîtes et des emballages individuels non réutilisables, ce qui accroît considérablement leur empreinte carbone, tandis que les détaillants physiques utilisent des palettes et des films de protection rétractables », indique encore l'étude.

Plusieurs autres facteurs peuvent neutraliser les bénéfices environnementaux du commerce en ligne. Par exemple, la politique d’une société en matière de retour des marchandises. Ou encore l’ouverture de magasins physiques, comme c’est désormais le cas.

L’engouement des consommateurs pour le commerce en ligne ne cesse de grandir, mais ces derniers continuent à privilégier les boutiques, comme le rappelle un rapport sur le retail réalisé par TimeTrade, fournisseur d’agendas et de calendriers en ligne. Plus de 70 % des consommateurs interrogés par TimeTrade ont déclaré préférer effectuer leurs achats dans les magasins physiques d’Amazon plutôt que sur le site de l’e-commerce. Cette préférence touche plusieurs générations, y compris les plus jeunes. Par ailleurs, 90 % des consommateurs sont davantage enclins à acheter s’ils sont aidés par un vendeur compétent sur place.

De fait, de plus en plus d’acteurs de l’e-commerce développent des magasins physiques, à l’instar d’Amazon qui a racheté Whole Foods Market l’an passé, ou de Zalando. De même que les boutiques physiques mettent en place désormais des stratégies multicanales afin de contrer leurs concurrents en ligne.  

Selon Candriam, « la performance annualisée exprimée en dollars de ces nouveaux acteurs a été remarquable ces cinq dernières années. Les distributeurs ayant un modèle multicanal semblent non seulement bien se porter financièrement, mais ils présentent également des avantages durables significatifs ».

La société d’investissement considère donc que le « Briques et Clics » (Bricks & Clicks en anglais) constitue le modèle de distribution durable gagnant, car « il a le potentiel de réduire l’empreinte carbone d’une société et d’améliorer l’expérience d’achat du client ».
 

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