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6 avr. 2021
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Le patron de Dolce & Gabbana dément toute discussion sur un rapprochement avec Kering

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6 avr. 2021

Alors que les rumeurs sur de potentiels rachats dans la mode et le luxe se multiplient, Dolce & Gabbana dément un éventuel rapprochement avec Kering. Dans un entretien au supplément économique du Corriere della Sera, publié ce mardi 6 avril, l'administrateur délégué de la maison italienne, Alfonso Dolce, nie avoir des discussions avec le groupe français. A l’affût d’opportunités sur le marché, le propriétaire de Gucci, était déjà au centre d'indiscrétions le mois dernier quant à un potentiel intérêt pour le géant suisse Richemont.
 


Reuters


"Je peux absolument le démentir. Dolce & Gabbana a une vocation fortement italienne en termes de production et d’indépendance créative. Nous voulons continuer à être le porte-drapeau italien dans le monde avec notre travail dans les villes, avec les lumières allumées dans nos vitrines", a affirmé Alfonso Dolce au quotidien milanais, interrogé sur ce mariage avec Kering.

Le patron de Dolce & Gabbana n'a toutefois pas exclu que son groupe puisse participer à une agrégation made in Itlay rassemblant plusieurs marques transalpines, tout en rappelant que "ce n’est pas l’agrégation qui donne une grande dimension à l’entreprise, mais la qualité", 

"Il ne faut jamais dire jamais. Il pourrait y avoir un jour la disponibilité, la volonté ou l’analyse pour un projet italien plus ample, qui ne concerne pas seulement Dolce & Gabbana", a-t-il indiqué, en ajoutant: "c’est justement en raison de l’italianité qu’exprime la marque, que nous avons souvent été approchés et sollicités pour devenir un ‘ambassadeur’ un peu plus ample en nous agrégeant à d’autres réalités. Actuellement, ce n’est pas à l’ordre du jour, mais nous pourrions ne pas l’exclure".
 
Compte tenu de l’effervescence actuelle du marché, il n’est pas étonnant que Dolce & Gabbana se retrouve au centre de ce type de spéculations. La marque constitue une proie intéressante pour les investisseurs. Fondée en 1985 par Domenico Dolce et Stefano Gabbana, elle a su conserver son indépendance et le contrôle sur sa gestion à travers le duo de créateurs, toujours aux commandes, et la figure d’Alfonso Dolce, le frère de Domenico, tout en plaçant quelques autres membres de la famille à des postes clés.

En 2019, la maison milanaise a réalisé un chiffre d’affaires de 1,156 milliard, dont 80% à l’export, contre 1,349 milliard en 2018. Cette dernière décennie, elle a amorcé son repositionnement vers le très haut de gamme, mettant fin en 2010 à sa ligne de diffusion D&G, et développant une ligne couture pour femme et pour homme. Parallèlement, elle s’est diversifiée, en particulier dans la joaillerie, et compte aller plus loin, comme l’explique l’administrateur délégué dans l’interview : "Nous sommes concentrés sur le positionnement de la marque à travers une ultérieure extension de catégories de produits et d’autres programmes destinés à renforcer le made in Itlay".

Son point de force reste son ancrage dans la Péninsule avec quatre sites de production et près de 200 fournisseurs. Sur un effectif de près de 5.000 personnes, 2.800 travaillent en Italie, dont près de la moitié dans les activités de production et développement.

Avec la pandémie, Dolce & Gabbana a mis l’accélérateur sur sa digitalisation, qui a atteint plus de 10% de son chiffre d’affaires total. Elle a notamment multiplié les initiatives sur les réseaux sociaux pour séduire les consommateurs les plus jeunes, repensant également son offre dans cette optique comme en témoignent ses dernières collections, qui misent clairement sur les milléniaux et la génération Z. Un investisseur lui permettrait certainement de renforcer sa métamorphose technologique, où elle semble avoir pris quelque retard.


 

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