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18 janv. 2022
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En 2021, les ventes des enseignes de mode ont chuté de 16% par rapport à 2019

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18 janv. 2022

Avec un nouveau confinement et des restrictions persistantes, l'année 2021 des enseignes de mode en France a encore été affectée par le Covid-19. L'an dernier, leurs ventes ont reculé de 16% comparé à 2019, rapporte l'Alliance du Commerce. Il s'agit néanmoins d'un rebond de 9% par rapport à 2020.


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Si l'on exclut les périodes de fermetures, l'activité se révèle en très légère hausse de 1% à périmètre constant, par rapport à il y a deux ans (et de +4% par rapport à 2020). Le textile enfant a tiré son épingle du jeu, tandis que le textile féminin a plombé le bilan annuel. Ce maintien à périmètre constant est d'autant plus notable que la fréquentation des points de vente reste sévèrement en retrait, de l'ordre de -17% en 2021 (vs 2019).

Le panel Retail Int., qui compile les données d'une cinquantaine d'enseignes d'habillement dans l'Hexagone, montre par ailleurs les confinements cumulés de 2020 et 2021 ont coûté 38% des ventes des chaînes d'habillement par rapport à 2019 (22% en 2020, et 16% en 2021). Heureusement, on assiste à une stabilisation des taux de transformation constatés l'an dernier, qui s'avèrent en hausse de 13% par rapport à 2019, tandis que le panier moyen a progressé de 9% sur la période.


Evolutions des ventes durant l'année, entre 2019 et 2021 - Alliance du Commerce/Retail Int.


Sur le front du e-commerce, les enseignes ont plus que doublé leurs revenus, affichant une hausse de 113% de leurs ventes en ligne par rapport à 2019 (+22% comparé à 2020). Une embellie web qui ne compense la chute des ventes physiques que de 5 points. En compilant les ventes e-commerce et physiques, le recul d’activité sur l’année 2021 se fixe à -11% par rapport à 2019.

Avant le Covid-19, les chaînes de mode enregistraient beaucoup d'achats d'impulsion, tandis que la fréquentation des centres commerciaux importants et des rues numéro un étaient majeure. La crise a inversé la tendance et favorisé les dépenses raisonnées, les emplacements de proximité et les zones périphériques. La rupture constatée en 2020 concernant les modes de consommation d’habillement s'est confirmée en 2021, même si un regain du shopping plaisir a pu être constaté en fin d'année, de même qu'un retour des touristes internationaux.


La baisse du trafic va de pair avec une hausse des taux de transformation et du panier moyen - Alliance du Commerce/Retail Int.


Concernant les types d’emplacements, l'année 2021 a été marquée par une embellie pour les magasins implantés en centre-ville (+8% de ventes par rapport à 2019) et dans les outlets (+8%), tandis que les centres commerciaux de centre-ville chutent, tout comme les grands magasins (-6%) et commerces de gare (-13%).

Géographiquement, Paris reste à la peine malgré ces 12% croissance en 2021 (par rapport à l'an dernier) car il s'agit toujours d'un repli de 12% comparé à 2019. Les régions qui s'en sortent le mieux sont situées sur le littoral, telles l'Ouest, le Sud-Ouest et le Sud-Est.


Les agglomérations de bord de mer ont passé une belle année 2021 - Alliance du Commerce/Retail Int.


Parmi les 100 plus grandes agglomérations françaises, Arcachon, Le Havre, Fréjus ou Toulon illustrent ce tableau avec leurs bons résultats, tout comme les villes abritant des outlets (Bourgoin-Jallieu, Romans-sur-Isère ou Cholet), alors que Calais, Strasbourg ou Mulhouse sont en délicatesse.

2022 démarre sans enthousiasme



Se concentrant sur la nouvelle année,  l'Alliance du Commerce précise que celle-ci débute "extrêmement mal": les cinq premiers jours des soldes d'hiver ont enregistré une chute d'activité de 29% par rapport à 2019 (-19% vs 2020). "Une situation très compliquée liée à la décroissance du trafic, mais aussi à un contexte morose, un questionnement sur le pouvoir d'achat et une situation sanitaire délicate, davantage qu'une perte d'attractivité des soldes", estime Emmanuel de Courcel, le fondateur de Retail Int.


Dégringolade pour le début des soldes 2022 - Alliance du Commerce/Retail Int.


"Les très mauvaises performances de ce début de mois auront impact pour les enseignes", poursuit le directeur général de l'Alliance du Commerce Yohann Petiot, qui formule plusieurs demandes à l'Etat. D'abord pouvoir avoir recours à l'activité partielle sans reste à charge pour les commerces, mais aussi être en mesure de prolonger la période de remboursement des PGE. "Des assouplissements ont été annoncés en ce sens, mais ils concernent surtout les petites entreprises", regrette-t-il, ajoutant que des mesures de soutien adaptées aux enseignes sont attendues si les difficultés perdurent dans les semaines à venir.

"Même si 2021 reste une année délicate par rapport situation d'avant-crise, on a observé que dès que les conditions sanitaires s'améliorent, les clients ont envie de retourner en magasin. Cela nous rend optimiste pour l'avenir et nous espérons sortir de cette crise sanitaire rapidement", conclut Yohann Petiot sur une note positive.

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