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5 mars 2004
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Prêt-à-porter de l'hiver : Chanel pour la parité homme-femme

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5 mars 2004

PARIS, 5 mars (AFP) - La guerre des sexes n'aura pas lieu, a proclamé vendredi Chanel pour son prêt-à-porter de l'hiver 2004/2005 avec une nouvelle proposition qui mêle les deux vestiaires, où "la coupe droite masculine accentue la fragilité et la force de la femme".

La griffe française ne se lance ni dans l'unisexe ni dans l'univers masculin en dépit des nombreux mannequins hommes sur un podium transformé en route goudronnée. Karl Lagerfeld s'est simplement inspiré d'une photo de Coco Chanel prise en compagnie d'une amie, sur laquelle les deux femmes portaient des vêtements d'hommes.

Le chic, explique Karl Lagerfeld, en préambule de sa collection intitulée "sens unique", vient du fait qu'il s'agit de "vêtements d'une coupe droite et masculine. Ce porté donne un air de fragilité élégante aux femmes".

Il rappelle aussi que jeans, tee-shirts, débardeurs et sportswear ont déjà "beaucoup aidé à gommer les différences +superficielles+ entre les sexes".

Résultat? L'esprit motard souffle sur la route Chanel. Les zazous et gavroches parisiens semblent sortir d'un vestiaire qui joue sans fausse note la double référence.

Les tweeds se renouvellent à merveille. Ils se doublent même à l'intérieur d'une doublure imprimée qui ne se contente pas des seconds rôles. Elle s'accorde généralement avec un petit pull rayé ou à carreaux. Un manteau blanc à la coupe bien droite est chanellissime là où les tailleurs pantalons en tweed intégral sont plus rebelles. Une longue robe noire aux allures de tige contraste le soir avec des robes gitanes tout en volants.

Julien Macdonald a signé vendredi sa dernière collection pour Givenchy. Son contrat venait à expiration. Le groupe LVMH, qui contrôle Givenchy, aurait aimé qu'il reste au moins le temps de trouver son successeur mais il a refusé, ne s'estimant pas assez soutenu.

La griffe, qui a connu trois directeurs artistiques depuis le départ du fondateur de la maison Hubert de Givenchy en 1995, a au moins un nouveau PDG. Marco Gobbetti, actuel PDG de la griffe italienne Moschino, prendra ses fonctions fin mars. "Givenchy est un nom motivant", a-t-il dit. "Et il a beaucoup de choses à faire pour cette maison qui manque d'une identité précise".

La collection quant à elle garde l'esprit 50 déjà évoqué par la haute couture. Mais le créateur britannique a inversé endroit et envers. Les poches de pantalons en soie pendent à l'extérieur, un manteau en tweed, le tissu phare de l'hiver prochain, affiche sa doublure et ses coutures.

Le Chypriote-turc Hussein Chalayan est plus discret dans ses emprunts au vestiaire masculin, du pantalon de marin au duffle-coat. Il pose plus de questions qu'il ne donne de réponses. Les modèles s'interrogent en permanence sur leur identité. Sont-ils fait d'une ou de deux pièces?. Cela dépend si on les regarde de dos ou de face. Empiècements et découpes troublent sans gêne l'architecture. Les tops très travaillés demandent de l'attention. Des broderies aux allures de tapisseries sortent le soir sur une robe mini noir chahutée.

L'Américain Rick Owens aime décortiquer le vêtement pour le réinterpréter à sa manière. Il multiplie les effets de bascules, de trompe-l'oeil, de superpositions. La simplicité n'est pas exclue. Un col de caban est composé d'un tissu plissé qui retient devant les deux pans de la veste. La maille des gilets est traitée en biais, comme un tissu. Un gilet a signé un pacte avec un boléro tandis que le bas d'une manche part en twist.

Vendredi en soirée, les Néerlandais Viktor&Rolf et le Britannique Alexander McQueen présenteront à leur tour, leur hiver 2004/2005.par Dominique AGEORGES

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